Face aux phénomènes météorologiques extrêmes liés au changement climatique, certains pays subissent des impacts bien plus graves que d'autres. Ironiquement, ces pays ne sont généralement pas ceux qui contribuent le plus au réchauffement climatique. Bien au contraire : une grande partie des dégâts provoqués par ces événements extrêmes peut être attribuée à un petit nombre de nations parmi les plus riches de la planète.
Jusqu'à présent, les principaux émetteurs de gaz à effet de serre n'ont pas été tenus pour responsables. Mais cette dynamique pourrait bientôt changer. Intrigué ? Parcourez cette galerie pour en savoir plus.
L'année 2024 a été marquée par de nombreux événements météorologiques extrêmes. Dans plusieurs régions vulnérables au changement climatique, les inondations, vagues de chaleur et tempêtes ont provoqué d'importantes destructions.
Le Pakistan, souvent sous-estimé en raison de sa vulnérabilité climatique, a pourtant été durement touché ces dernières années par des catastrophes liées aux changements climatiques, entraînant des destructions considérables.
En 2022, le pays a été frappé par des pluies de mousson exceptionnelles, qui ont causé la mort de plus de 1 500 personnes et provoqué des pertes économiques estimées à plus de 30 milliards de dollars.
Le lien entre les émissions de gaz à effet de serre et les phénomènes météorologiques extrêmes est clairement démontré, et à ce rythme, la situation risque de se détériorer davantage.
Étant donné que les pays les plus vulnérables au changement climatique ne sont souvent pas les principaux responsables des émissions, de plus en plus de voix s'élèvent pour se demander si les plus grands pollueurs mondiaux ne devraient pas être tenus responsables des dégâts qu'ils ont engendrés.
En effet, la question de savoir qui devra prendre en charge les coûts des dommages et des pertes liés au climat devient un enjeu majeur, et elle continuera d’alimenter les débats lors des prochaines réunions internationales des gouvernements.
Les dirigeants mondiaux pourraient choisir de tenir les plus grands pollueurs responsables et de les obliger à compenser les dégâts qu'ils ont causés, en agissant à plusieurs niveaux.
La première mesure, sans doute la plus évidente, serait d'imposer des compensations financières aux gouvernements des pays les plus émetteurs de gaz à effet de serre.
D'après une étude menée en 2024 par le Dartmouth College, les États-Unis sont le principal émetteur historique de gaz à effet de serre, ayant causé des dommages climatiques mondiaux s'élevant à plus de 1,9 trillion de dollars entre 1990 et 2014.
La Chine, la Russie, l'Inde et le Brésil, qui ont ensemble causé 4,1 trillions de dollars de dommages pendant cette période, complètent le top 5 des pays les plus responsables.
Plusieurs pays particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique ont demandé aux Nations Unies d'établir un mécanisme de financement pour les pertes et les dommages dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC).
L'idée serait que les pays les plus polluants contribuent au fonds en fonction de leur part de responsabilité, déterminée par leurs émissions passées et actuelles.
Comme on pouvait s'y attendre, les pays concernés par ces contributions se sont vivement opposés aux propositions de création d'un tel fonds.
Cela ne signifie pas que cette option soit totalement écartée. Confier la gestion du fonds à la CCNUCC permettrait en effet de garantir sa responsabilité et sa transparence.
Une autre possibilité serait d'obliger les entreprises de combustibles fossiles à assumer leur responsabilité dans les émissions mondiales de gaz à effet de serre.
En effet, d'après un rapport du CDP datant de 2017, une centaine d'entreprises du secteur des combustibles fossiles sont à l'origine de 71 % des émissions mondiales depuis 1988.
L'une des solutions pour responsabiliser ces entreprises serait de les obliger à verser leur contribution à un fonds climatique basé sur le principe du "pollueur-payeur".
L'argent récolté par le fonds pourrait être utilisé pour soutenir les pays les plus vulnérables face au climat, en les aidant à se relever après une catastrophe naturelle et à financer leur transition vers des énergies propres.
Une autre façon de contraindre les entreprises de combustibles fossiles à assumer leurs responsabilités serait d'imposer une taxe internationale sur l'extraction des ressources fossiles.
Cette proposition, avancée par une coalition de pays particulièrement vulnérables au changement climatique, suggère qu'une telle taxe pourrait générer des milliards de dollars, destinés à soutenir la reconstruction des nations après des catastrophes climatiques majeures.
Certains gouvernements envisagent déjà d'imposer une taxe sur les bénéfices exceptionnels des entreprises de combustibles fossiles qui tirent profit de la hausse des prix de l'énergie.
L'idée serait que les revenus issus de cette taxe soient partiellement utilisés pour aider les pays à se reconstruire après des événements climatiques extrêmes, comme les sécheresses et les inondations.
Le principal inconvénient de cette solution à long terme est que les taxes exceptionnelles sur les entreprises de combustibles fossiles devraient rester temporaires.
De plus, étant donné que de nombreux gouvernements se sont déjà engagés à éliminer progressivement les combustibles fossiles, il est évident que d'autres sources de financement seront nécessaires pour couvrir les coûts des dommages climatiques.
Une autre option serait d'imposer des taxes aux industries fortement dépendantes des combustibles fossiles, telles que l'aviation et le transport maritime de fret.
Il serait aussi envisageable d'imposer une taxe sur les comportements à fortes émissions de carbone, comme les voyages en avion ou la consommation de viande rouge.
En effet, les comportements les plus polluants sont souvent le fait d'une minorité privilégiée, issue des populations à hauts revenus.
À titre d'exemple, seulement 1 % de la population mondiale génère 50 % des émissions globales, tandis que 90 % des individus sur Terre n'ont jamais pris l'avion.
Certains experts préconisent la mise en place d'une taxe progressive sur les voyages aériens, dont le montant augmenterait à chaque vol effectué par un passager.
Cette approche pourrait constituer une solution équitable et durable pour collecter une partie des fonds indispensables afin d'aider les pays vulnérables au climat à couvrir les dommages engendrés par la pollution des nations les plus responsables.
Sources : (BBC) (CDP)
Voir aussi : Yoyo climatique : la nouvelle norme ?
La pollution, la plus grande dette impayée au monde
Les pollueurs devraient-ils rendre des comptes pour les dommages climatiques qu'ils ont causés ?
LIFESTYLE Pollution
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