L'accès à des informations précises en temps réel peut faire la différence entre la vie et la mort lors d'une catastrophe naturelle. Face aux risques croissants d'ouragans, de séismes, de feux de forêt et autres désastres, les communautés se tournent de plus en plus vers des sources d'information qu'elles espèrent fiables pour prendre des décisions vitales de manière éclairée. Toutefois, la montée de la désinformation peut semer la confusion, provoquer la panique et amener à des choix dangereux.
Comment les fausses informations nuisent-elles à la gestion des situations d'urgence ? Découvrez-le en parcourant la galerie.
En période de crise, des informations fiables permettent aux communautés de prendre des décisions cruciales. Malheureusement, la propagation de fausses informations et de désinformation devient fréquente lors des catastrophes naturelles, compliquant parfois les efforts de sauvetage et de secours.
Le besoin d'informations précises et rapides, pour évaluer les impacts potentiels d'une catastrophe et suivre les instructions officielles, crée une frustration chez les personnes concernées.
Lorsque les informations tardent à arriver, les gens risquent de se fier à des sources non vérifiées, parfois trompeuses.
Récemment, la Federal Emergency Management Agency (FEMA), soit l'Agence fédérale de gestion des urgences, a mis en place une page "réponse aux rumeurs" pour rappeler au public que les informations doivent provenir de sources fiables et qu'il est essentiel de ne partager que des données vérifiées. Ce service propose des vérifications des faits et oriente les utilisateurs vers des informations factuelles.
Les efforts déployés pour faire face aux conséquences des ouragans Hélène et Milton se sont heurtés à des difficultés liées au partage de sources d'information non vérifiées.
De manière unanime, les responsables de la gestion des urgences, qu'ils soient républicains ou démocrates, dénoncent les fausses informations comme un obstacle majeur aux efforts d'intervention des autorités fédérales, étatiques et locales.
Le 30 septembre 2024, l'ancien président des États-Unis Donald Trump a affirmé sur les réseaux sociaux que la FEMA ne parvenait pas à fournir d'aide dans certaines régions spécifiquement parce qu'il s'agissait de "zones républicaines".
Ce message a été amplifié sur les réseaux sociaux, certains utilisateurs affirmant que la lenteur des secours était due au fait que ces régions étaient majoritairement peuplées de blancs.
La représentante Marjorie Taylor Greene (représentante républicaine de l'État de Géorgie) est allée plus loin, suggérant que les démocrates manipulent la météo et seraient responsables de l'ouragan Hélène.
Des rumeurs ont ensuite circulé, affirmant que les immigrés sans papiers recevaient plus d'aide que les citoyens américains.
Une autre rumeur affirmait également que la FEMA confisquait des biens destinés aux victimes de l'ouragan plutôt que de les distribuer.
Selon un communiqué de la Maison-Blanche, une autre rumeur nuisible avancerait que demander de l'aide à la FEMA permettrait au gouvernement fédéral de saisir les biens des propriétaires.
L'exploitation des moments de vulnérabilité des communautés pour diffuser des informations infondées, créant peur et division, complique la tâche des autorités. Cette méfiance publique entrave la coopération entre les communautés et les organismes d'aide.
Des situations similaires se sont produites lors des feux de forêt à Maui en août 2023, où des rumeurs de désinformation ont généré une méfiance, ralentissant l'aide apportée aux victimes.
Deanne Criswell, administratrice de la FEMA, a déclaré que la diffusion de fausses informations sera dorénavant un aspect inévitable des catastrophes naturelles.
Deanne Criswell estime que ceux qui exploitent politiquement ces rumeurs dangereuses doivent être sanctionnés.
Jeffrey Blevins, professeur à l'université de Cincinnati, souligne que saper la crédibilité des institutions chargées d'apporter de l'aide expose les populations à des risques inutiles.
Une fois qu'une rumeur est répandue, il est souvent difficile de corriger les fausses informations et de garantir que ceux qui les ont reçues accèdent également à des données vérifiées et y croient.
Pour mieux gérer ces problèmes, il est essentiel de renforcer les canaux de communication officiels des agences gouvernementales et des organismes de gestion des catastrophes naturelles. Cela permettrait au public de recevoir des informations fiables, réduisant ainsi la dépendance aux sources non officielles.
Les réseaux de vérification des faits doivent également soutenir ces efforts en réfutant les fausses informations en temps réel.
Les plateformes de réseaux sociaux, elles, jouent un rôle majeur dans la diffusion de l'information. L'adoption de politiques visant à signaler et, à terme, supprimer les fausses informations pourrait encourager une culture du partage d'informations fiables.
L'utilisation de technologies prédictives pour détecter et limiter la propagation des fausses informations pourrait aussi être une solution efficace. Par ailleurs, la mise en place de réseaux de communication avant même qu'une catastrophe ne survienne permettrait de mieux anticiper ces situations.
Les équipes d'intervention doivent développer des stratégies rapides et cohérentes pour instaurer la confiance du public et s'assurer que l'aide est fournie rapidement. En agissant avec compétence et réactivité, les responsables renforcent leurs relations avec les communautés affectées.
Une campagne d'éducation aux médias est également cruciale pour apprendre au public à évaluer la crédibilité des sources, notamment en temps de crise. Cela encouragerait une consommation plus responsable des informations.
En dehors des réseaux de communication numérique, une approche de proximité des communautés locales est essentielle pour lutter contre les fausses informations. En renforçant les communautés, les dirigeants locaux peuvent jouer un rôle important dans la dissipation des rumeurs et la diffusion d'informations fiables.
Les équipes d'intervention doivent développer des stratégies rapides et cohérentes pour instaurer la confiance du public et s'assurer que l'aide est fournie rapidement. En agissant avec compétence et réactivité, les responsables renforcent leurs relations avec les communautés affectées.
La diffusion de rumeurs nuisibles, qui empêchent les populations d'obtenir l'aide nécessaire, est désormais un phénomène courant dans les crises à travers le monde.
Une prise de conscience collective sur les dangers de la désinformation est essentielle pour réduire ces risques.
Une utilisation responsable des réseaux sociaux, accompagnée d'une communication claire des autorités, peut transformer la manière dont les informations sont partagées et consommées. La création de communautés solidaires, qui favorisent la vérification en temps réel, peut atténuer les dangers et les risques inutiles pour ceux qui sont confrontés à des catastrophes naturelles.
Sources : (Brookings) (The Washington Post) (The New York Times) (SOAS) (University of Cincinnati) (Canadian Red Cross) (FEMA) (Reuters)
Découvrez aussi : Comment détecter les fake news ?
Désinformation : comment la désinformation peut coûter des vies lors des catastrophes naturelles
Combattre la mésinformation avec l'éducation aux médias, la vérification des sources et la technologie
LIFESTYLE Crises
L'accès à des informations précises en temps réel peut faire la différence entre la vie et la mort lors d'une catastrophe naturelle. Face aux risques croissants d'ouragans, de séismes, de feux de forêt et autres désastres, les communautés se tournent de plus en plus vers des sources d'information qu'elles espèrent fiables pour prendre des décisions vitales de manière éclairée. Toutefois, la montée de la désinformation peut semer la confusion, provoquer la panique et amener à des choix dangereux.
Comment les fausses informations nuisent-elles à la gestion des situations d'urgence ? Découvrez-le en parcourant la galerie.