Si nous avons tous droit aux libertés et protections fondamentales énoncées dans la Charte internationale des droits de l'homme, nous ne sommes pas toujours en mesure de les assurer nous-mêmes. En effet, comment pouvons-nous être en sécurité si notre pays est en guerre ? Comment pouvons-nous avoir accès à l'éducation si nous ne disposons pas de ressources suffisantes ?
Chaque nation a la responsabilité d'assurer et de garantir les droits de l'homme de ses citoyens, mais, malheureusement, elle échoue souvent pour un certain nombre de raisons. Certains pays sont incapables de le faire en raison d'un manque de ressources, tandis que d'autres choisissent de ne pas le faire en raison de préjugés. Dans certains cas, ils violent et persécutent activement leur propre population.
Malgré les progrès réalisés par la race humaine en matière de respect et de valorisation de la vie individuelle au fil des ans, nous sommes toujours confrontés à d'innombrables problèmes liés aux droits de l'homme dans le monde entier. Les progrès de la technologie et la progression du réchauffement climatique créent également de nouveaux problèmes pour les générations futures. Examinons quelques-unes des préoccupations les plus inquiétantes.
Étant donné que nous sommes à la merci de l'État qui nous gouverne lorsqu'il s'agit de faire respecter nos droits de l'homme, nous ne sommes jamais aussi vulnérables que lorsque nous sommes apatrides. Des millions de personnes perdent ou fuient leur foyer en raison de conflits, de persécutions ou d'autres violations des droits de l'homme. Malheureusement, les taux de déplacement dans le monde sont plus élevés que jamais.
L'Agence des Nations unies pour les réfugiés avait estimé à 89,3 millions le nombre de personnes déplacées dans le monde d'ici à la fin de l'année 2021. C'est environ deux fois plus de réfugiés que pendant la Seconde Guerre mondiale. N'oubliez pas que ce nombre a dépassé les 100 millions depuis l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, et qu'il continue de grimper.
La crise des réfugiés n'a rien de nouveau. Nous avons tous vu les reportages désolants sur les embarcations de fortune pleines à craquer de personnes désespérées qui se noient en fuyant leurs patries déchirées par la guerre et qui sont incapables de trouver un port sûr où accoster. Lorsque votre pays d'origine ne respecte plus vos droits fondamentaux ou les viole activement, il ne vous reste plus qu'à espérer qu'une autre nation fera preuve d'humanité et vous accueillera.
Mais l'Union Européene a décidé de donner la priorité au contrôle des frontières plutôt qu'aux missions de sauvetage lorsque la crise des réfugiés syriens a commencé en 2014, et environ 25 000 personnes se sont noyées en essayant de traverser la Méditerranée depuis.
La traite des êtres humains est une autre violation des droits de l'homme qui remonte très loin dans l'histoire et qui est en augmentation aujourd'hui. Malgré les clichés créés par des films comme "Taken" (2008) ou "L'Enlèvement" au Québec, la traite des êtres humains est souvent beaucoup plus subtile et insidieuse que l'enlèvement de jeunes touristes américains à l'aéroport.
Elle se définit comme le fait de transporter quelqu'un avec un objectif d'exploitation, soit contre son gré, soit sous la contrainte. La majorité des victimes de la traite sont des femmes et des jeunes filles qui finissent souvent dans l'industrie du sexe. Si la traite des êtres humains peut se produire n'importe où, elle est très répandue dans les endroits où la pauvreté ou les conflits obligent les gens à chercher une échappatoire. Ils peuvent se voir offrir la possibilité d'être emmenés dans un autre pays, comme les États-Unis, pour y trouver du travail, mais au lieu de cela, un réseau criminel s'empare de leurs passeports et les oblige à vivre dans des conditions proches de l'esclavage.
Les groupes armés et les terroristes utilisent également la traite des êtres humains pour recruter des personnes en vue d'activités criminelles ou de mariages forcés. Alors que les crises de réfugiés ne cessent de croître dans le monde, des jeunes filles et des femmes disparaissent des camps ou sont ciblées par des recruteurs en ligne.
La Déclaration universelle des droits de l'homme stipule que toute personne a "le droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage". Même dans les nations les plus développées au monde, comme les États-Unis, le salaire minimum n'a pas changé depuis 2009 et n'est pas suffisant pour maintenir les travailleurs au dessus du seuil de pauvreté.
À mesure que l'inflation augmente et qu'une nouvelle crise économique menace, les droits des travailleurs deviendront une question encore plus importante qu'elle ne l'est aujourd'hui. Outre les rémunérations injustes, il existe également des violations telles que le vol de salaire, la discrimination sur le lieu de travail et dans les pratiques d'embauche, ainsi que des conditions de travail dangereuses. À elle seule, l'industrie de la mode emploie des millions et des millions de personnes, dont beaucoup d'enfants, qui travaillent dans des conditions inhumaines pour presque rien.
Les conflits croissants et les dangers environnementaux dans le monde provoquent des migrations massives et de nombreuses entreprises exploitent volontiers les travailleurs sans papiers. Les employés sont essentiellement pris en otage par leurs employeurs, car ils craignent de perdre leur seule source de revenus ou d'être expulsés. Ils sont donc souvent sous-payés et contraints d'accepter des emplois plus risqués. On estime que 5 % de la main-d'œuvre américaine est constituée de travailleurs sans papiers.
Bien que l'égalité des sexes soit la règle (du moins sur le papier) dans la plupart des régions du monde, le Forum économique mondial prévoit qu'il faudra encore au moins un siècle pour qu'une véritable égalité des sexes existe.
Partout dans le monde, on empêche les femmes de recevoir une éducation, de développer des compétences ou de choisir si elles se marient et qui elles épousent. Dans certains pays, les femmes n'ont pas le droit de conduire, de voter ou de choisir leurs vêtements.
Aux États-Unis, l'annulation de l'arrêt Roe v. Wade en 2022 a fait reculer les droits liés à la reproduction de plusieurs décennies, portant un coup dévastateur aux droits de celles qui peuvent tomber enceintes. De nombreux pays se battent encore pour obtenir les droits les plus élémentaires en matière d'avortement. Ces deux questions sont inextricablement liées, car le droit d'une personne à contrôler ce qui arrive à son corps a un impact direct sur sa capacité à contrôler ce qui se passe dans sa vie économique et sociale.
La situation actuelle des droits des personnes LGBTQ+ varie considérablement d'un pays à l'autre. Au moins 67 pays ont des lois qui criminalisent expressément les relations entre personnes de même sexe, tandis qu'une trentaine de pays seulement ont légalisé le mariage entre personnes de même sexe.
Les lois reconnaissant et protégeant les personnes non conformes aux normes sont encore plus lacunaires. La discrimination à l'encontre de tous les types de personnes LGBTQ+ existe encore partout, et la communauté transgenre en souffre particulièrement.
En plus d'être beaucoup plus susceptibles d'être au chômage en raison de la discrimination, les personnes transgenres sont quatre fois plus susceptibles d'être victimes de crimes violents. Les taux de crimes violents signalés à l'encontre des personnes transgenres ont augmenté ces dernières années, ce qui pourrait indiquer qu'il y a davantage de personnes ouvertement transgenres et une augmentation des crimes haineux. Il reste encore beaucoup à faire pour promouvoir et protéger les droits des personnes LGBTQ+ dans le monde entier.
L'innovation technologique progresse à une vitesse fulgurante. De nouvelles technologies complexes, qui sont à peine comprises par leurs créateurs, se développent. Et elles sont encore moins comprises par les législateurs qui devraient établir des politiques pour limiter les impacts négatifs sur les droits de l'homme.
La protection juridique n'a manifestement pas évolué assez vite et nos relations avec les grandes institutions sont en train de changer. Le scandale Cambridge Analytica, dans lequel des données de Facebook auraient été utilisées pour augmenter les chances de Donald Trump de remporter l'élection présidentielle de 2016, n'en est qu'un exemple.
La sécurité numérique et la confidentialité des données sont deux facteurs majeurs que les groupes de défense des droits de l'homme s'efforcent de comprendre et de défendre. Il peut s'agir de la surveillance gouvernementale ou de la collecte de données utilisées pour nous cibler à des fins de marketing.
Le nationalisme peut être utilisé pour contrôler et créer de la rivalité. Adolf Hitler a utilisé la rhétorique nationaliste pour gagner et motiver ses partisans pendant la Seconde Guerre mondiale, tandis que Vladimir Poutine fait de même pour garder la population russe de son côté pendant qu'il fait la guerre à l'Ukraine.
Dans les deux cas, la montée du nationalisme a été utilisée pour développer les pays concernés de manière positive pour une partie de la population, tandis que d'autres minorités et groupes vulnérables ont subi et subissent encore d'horribles violations de leurs droits de l'homme.
La désinformation et la détérioration des normes journalistiques sont d'autres menaces qui pèsent de plus en plus sur les droits de l'homme. La propagande est utilisée efficacement en Russie pour créer un récit de la guerre en Ukraine totalement différent de celui que le reste du monde entend. De nombreux Russes qui écoutent les médias d'État sont convaincus qu'il s'agit d'une guerre juste menée pour lutter contre le nazisme en Ukraine et qu'il n'y a pas de victimes civiles inutiles.
Les droits de l'homme souffrent inévitablement lorsque l'accès à l'information et à la vérité est entravé. Cela couvre les abus et les violations et empêche les citoyens de se coordonner pour agir.
Cette catastrophe climatique a mis en lumière un concept appelé "réparations climatiques". Il propose que les pays riches qui contribuent le plus au réchauffement de la planète apportent une aide financière aux pays pauvres qui sont décimés par les conséquences de ce phénomène. Par exemple, le Pakistan n'est responsable que de 1 % des émissions de carbone de la planète, alors que les États-Unis sont responsables d'environ 30 %.
Sources: (UN) (Human Rights Careers) (UNHCR) (HRW) (TGEU) (UAB)
Découvrez aussi: Changement climatique: savez-vous différencier les faits et les idées reçues ?
x
Quel futur et quels défis allons-nous léguer à nos enfants ?
Les plus grands problèmes de droits de l'homme auxquels seront confrontées les générations futures
LIFESTYLE Lgbtq+
Les droits de l'homme sont des droits inhérents à tous les êtres humains, indépendamment de leur race, de leur identité sexuelle, de leur lieu de naissance, de leur sexualité, de leur religion ou de tout autre facteur. Nous avons tous droit à l'égalité, à la sécurité, à l'éducation et à un logement décent. Nous avons le droit de vivre à l'abri de l'esclavage et de la discrimination. Ce ne sont là que quelques exemples d'une liste incroyablement longue établie par les Nations unies dans la Charte internationale des droits de l'homme, créée en 1948 pour garantir la sécurité et la liberté fondamentales de tous les êtres humains. Malheureusement, les personnes chargées de faire respecter et de protéger ces droits ne sont pas toujours à la hauteur. En fait, ce sont même parfois eux qui violent activement nos droits fondamentaux.
Cliquez sur cette galerie pour découvrir les plus grands défis auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui en matière de droits de l'homme, et d'autres défis qui se profilent à l'horizon.