Un classement État par État
Sparte était l'une des cités États les plus puissantes de l'Antiquité. Ancienne capitale du district de Laconie, dans le sud-est du Péloponnèse en Grèce, Sparte était une société guerrière où les hommes âgés de plus de sept ans étaient entraînés à la guerre. La ville a atteint l'apogée de sa puissance en 404 avant notre ère. En l'espace de quelques décennies, cependant, elle a connu un déclin irréversible. Qu'est-il donc arrivé à cette civilisation autrefois puissante et quels ont été les personnages clés de sa longue histoire ?
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Sparte, également connue sous le nom de Lacédémone, est une ancienne cité État grecque située dans une région du sud de la Grèce appelée Laconie, dans le sud-est du Péloponnèse.
Seules les fondations abîmées par les intempéries témoignent des bâtiments qui s'élevaient à l'apogée de la grandeur de Sparte, vers 404 avant notre ère. Les ruines sont visibles ici, à proximité de la ville moderne de Sparte.
Sparte a probablement été fondée vers 900 avant notre ère et s'est développée jusqu'à rivaliser avec les cités États d'Athènes et de Thèbes.
La population de Sparte se composait de trois groupes principaux: les Spartiates, qui étaient des citoyens à part entière, les hilotes ou serfs/esclaves et les perioeci, qui, sans être asservis, étaient considérés comme des citoyens de second rang. Les peuples envahis ne bénéficiaient pas de droits politiques ni de citoyenneté.
Les hilotes étaient une population assujettie qui constituait la majorité de la population de la Laconie et de la Messénie, les territoires gouvernés par Sparte. Les hilotes étaient chargés des travaux agricoles et d'autres tâches quotidiennes qui permettaient aux Spartiates de subvenir à leurs besoins. Malgré cela, ils étaient traités cruellement par leurs suzerains, recevant chaque année un nombre déterminé de coups, même s'ils n'avaient commis aucune faute, afin de leur rappeler leur asservissement perpétuel.
Les citoyens spartiates se concentraient uniquement sur l'entraînement athlétique et militaire, ainsi que sur la politique. Les citoyens spartiates de sexe masculin s'entraînaient quotidiennement pour se préparer à la guerre et étaient admis, dès l'âge de sept ans, dans l'agoge, un programme rigoureux d'éducation et d'entraînement. En fait, une forme extrême de masculinité régnait dans tous les domaines de la vie à Sparte.
L'entraînement athlétique était tout aussi exigeant. Les Spartiates en forme et en bonne santé devaient atteindre une condition physique optimale le plus tôt possible. Les athlètes spartiates participaient aux Jeux olympiques de l'Antiquité, y compris les femmes. L'illustration représente le gymnase extérieur de Sparte.
En effet, les femmes étaient censées être bien entraînées également, bien qu'elles soient élevées à la maison avec leur mère tout en suivant leur éducation. La photo représente une statuette en bronze d'une athlète spartiate, exposée au musée archéologique national d'Athènes.
Les femmes spartiates jouissaient de bien plus de droits qu'ailleurs dans l'Antiquité classique. Contrairement à leurs homologues athéniennes, les Spartiates pouvaient légalement posséder des biens et en hériter, et elles étaient généralement mieux éduquées.
Sparte était unique dans la Grèce antique en raison de son système social et de sa constitution. L'homme à qui l'on doit l'établissement de cette société à vocation militaire est Lycurgue, le légendaire législateur de la ville. Ses réformes visaient à promouvoir les trois vertus spartiates: l'égalité (entre les citoyens), l'aptitude militaire et l'austérité. Lycurgue est ici représenté sur la frise du mur sud du bâtiment de la Cour suprême des États-Unis à Washington.
Du 6e au 2e siècle avant notre ère, Sparte était dirigée par une oligarchie militaire. À tout moment, deux rois issus de familles différentes présidaient la cité État. Ainsi, lorsque l'un des rois partait en campagne militaire, l'autre pouvait continuer à diriger la ville.
Le premier roi de Sparte était Agis Ier. Il a été le fondateur éponyme de la dynastie des Agiades, l'une des deux familles royales de Sparte (l'autre étant celle des Eurypontides). Agis pourrait être le père de Lycurgue.
En 480 avant notre ère, Sparte s'est alliée à Athènes, son antagoniste, pour empêcher le roi perse Xerxès Ier d'envahir la Grèce. Une alliance de cités États grecques dirigée par le roi spartiate Léonidas Ier a rencontré son ennemi aux Thermopyles dans ce qui est devenu l'un des conflits militaires les plus légendaires de l'Antiquité.
La bataille des Thermopyles a duré trois jours, au cours desquels les forces grecques, dont 300 Spartiates, en infériorité numérique, ont tenu tête jusqu'au dernier homme aux forces perses de l'empire achéménide du roi Xerxès Ier. Léonidas Ier figure parmi les morts. La bataille a rapidement acquis un statut mythique parmi les Grecs, d'autant plus que Xerxès et son armée ont ensuite été vaincus près de Corinthe.
Après la défaite perse, l'alliance des cités États grecques s'effrite rapidement. Sparte est à nouveau en guerre contre Athènes. La bataille de Potidée, en 432 avant notre ère, est l'un des éléments déclencheurs de la guerre du Péloponnèse.
L'expédition sicilienne de 415-414 avant notre ère constitue un conflit militaire important pendant la guerre du Péloponnèse. Les forces athéniennes déployées pour s'emparer de Syracuse se heurtent à une armée spartiate bien armée qui bat son ennemi grec à plate couture.
Dix ans plus tard, en 405, lors de la bataille d'Aigos Potamos, la marine spartiate, commandée par le chef militaire et politique Lysandre, détruit la flotte athénienne et met fin à la guerre du Péloponnèse.
Après la bataille d'Aigos Potamos, Lysandre a joué un rôle clé dans la domination de Sparte sur la Grèce pendant la décennie suivante. Ses succès contre les Athéniens ont permis à Sparte d'amasser une petite fortune, même si la possession d'argent était illégale à Lacédémone (le credo de Sparte était l'austérité, et le terme même de "spartiate" peut faire référence au fait d'être frugal ou maigre).
La chance de Lysandre l'a abandonné lors de la bataille d'Haliarte, qui a opposé Sparte et Thèbes en 395 avant J.-C. Le général aguerri a été tué alors qu'il tentait de s'emparer de la ville d'Haliarte. Cette défaite marque le début de la guerre de Corinthe.
Avec la guerre de Corinthe, Sparte se retrouve face à une coalition de cités États comprenant Thèbes, Athènes, Corinthe et Argos, ironiquement soutenue par l'empire achéménide (les Perses, qui avaient combattu les cités États aux Thermopyles, s'étaient unis à leurs anciens ennemis pour exprimer leur mécontentement face à l'impérialisme spartiate).
Malgré des victoires sur la terre ferme à Nemée et Coronée, les Spartes ont essuyé un lourde défaite navale lors de la bataille de Cnide en 394 avant notre ère contre la flotte perse. Ce qui a forcément empêché Sparte de devenir une grande puissante navale.
Le 6 juillet 371 avant notre ère, les Thébains, menés par Pélopidas (photo), ont vaincu les Spartiates lors de la bataille décisive de Leuctres. Les Thébains ont ensuite libéré la Messénie, dont une grande partie avait été envahie par Sparte. Cet échec marque le déclin de l'influence et de l'autorité de Sparte, qui durera un siècle.
Sparte, dont la sphère d'influence dans le Péloponnèse s'amenuise, se retrouve opposée à Philippe II, père d'Alexandre le Grand, qui envahit la Laconie et chasse la population. En 331 avant notre ère, près de 6 000 Spartiates sont massacrés à Mégalopolis par une importante armée macédonienne. Parmi les morts figure le roi spartiate Agis III.
Pendant les guerres puniques, qui se sont déroulées entre 264 et 146 avant notre ère, Sparte a été brièvement l'alliée de la République romaine. Un mythe sur l'association de Rome avec Sparte concerne le gladiateur connu sous le nom de Spartacus. Cependant, Spartacus était d'origine thrace, et non spartiate, et a vécu comme esclave bien plus tard. Après quelques années de combat dans l'arène, il a mené une révolte contre Rome de 73 à 71. Il est mort lors de la bataille de Lucanie (photo).
Selon la mythologie grecque, avant d'être Hélène de Troie, l'épouse du roi spartiate Ménélas était Hélène de Sparte. Son enlèvement par le prince troyen Pâris aurait précipité la légendaire guerre de Troie.
Pour restaurer la gloire militaire et la puissance de Sparte, le roi Cléomène III signe des réformes qui annulent la dette, redistribuent les terres saisies et permettent aux étrangers et aux non-citoyens de devenir spartiates. Mais cela n'a servi à rien. Sparte finit par passer sous le contrôle des Achéens. La Ligue achéenne, à son tour, ainsi que toute la Grèce, tombent ensuite aux mains de Rome.
La chute de Sparte a été provoquée par le pillage de la ville en 396 de notre ère par les Wisigoths. Les habitants restants ont été vendus comme esclaves et les bâtiments détruits laissés à l'abandon.
La Sparte moderne a été refondée en 1834, par un décret du roi Othon de Grèce. La ville est située sur les contreforts orientaux du mont Taygète, dans la vallée de la rivière Evrotas.
Les touristes peuvent revisiter le passé de la ville en parcourant le musée archéologique de Sparte. Le lieu réunit des milliers d'objets rares et précieux de l'ancien acropole de Sparte et des restes de la cité de Laconie.
Vous n'êtes jamais loin de la Sparte d'antan, notamment avec cette énorme statue de Léonidas Ier pour se souvenir des légendes anciennes de cette cité État.
Sources: (Live Science) (Britannica) (Military History Matters) (World History Encyclopedia) (HistoryForce)
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C'était la cité dominante de la Grèce antique
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Sparte était l'une des cités États les plus puissantes de l'Antiquité. Ancienne capitale du district de Laconie, dans le sud-est du Péloponnèse en Grèce, Sparte était une société guerrière où les hommes âgés de plus de sept ans étaient entraînés à la guerre. La ville a atteint l'apogée de sa puissance en 404 avant notre ère. En l'espace de quelques décennies, cependant, elle a connu un déclin irréversible. Qu'est-il donc arrivé à cette civilisation autrefois puissante et quels ont été les personnages clés de sa longue histoire ?
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