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Dans un monde de plus en plus instable, où les menaces nucléaires émanent de la Russie, de l'Iran et de la Corée du Nord, un nouveau sentiment d'inquiétude s'installe aux États-Unis et dans d'autres pays occidentaux. Ce climat de peur, inédit depuis la guerre froide, soulève une question cruciale : en cas d'attaque nucléaire à l'encontre des États-Unis, où se réfugieraient le président et le gouvernement américain ? Plusieurs options existent, notamment des bunkers secrets conçus pour abriter le président, des membres du Congrès, le personnel militaire et d'autres hauts fonctionnaires en cas d'urgence. Mais où se trouvent ces installations ultra-secrètes ?
Cliquez sur la galerie pour découvrir les lieux où les hauts responsables américains seraient évacués en cas d'attaque nucléaire, et en apprendre davantage sur les anciens plans d'urgence liés à une attaque nucléaire.
En cas d'attaque nucléaire sur les États-Unis, le président serait probablement emmené au Raven Rock Mountain Complex (RRMC), une installation militaire américaine souterraine, située près de Blue Ridge Summit en Pennsylvanie.
Le RRMC, également connu sous le nom de Site R, est niché dans les montagnes de Blue Ridge en Virginie. Construit au début des années 1950 pour devenir un grand centre d'urgence militaire, Raven Rock est souvent qualifié de "Pentagone souterrain".
Raven Rock est en réalité une montagne immense, évidée. Le bunker qu'elle abrite sert de centre d'opérations d'urgence pour l'armée de terre, la marine, l'armée de l'air et les Marines des États-Unis. La plus grande unité présente dans cette installation est la Defense Threat Reduction Agency (DTRA), chargée de protéger les États-Unis et leurs alliés contre les armes de destruction massive (chimiques, biologiques, radiologiques, nucléaires et explosives).
Le site R héberge également la Defense Information Systems Agency, qui fournit un soutien en matière de technologies de l'information et de communication au président, au vice-président, au secrétaire à la Défense et aux divers services militaires participant à la défense nationale.
L'installation peut accueillir jusqu'à 3 000 personnes, mais sa capacité d'accueil peut grimper à 5 000 en cas de crise. Les infrastructures comprennent un service de police et d'incendie, des postes médicaux et des réfectoires, ainsi que des dépôts de carburant pour une alimentation énergétique indépendante.
En cas d'attaque nucléaire contre Raven Rock, deux séries de portes anti-explosion de 34 tonnes chacune et des tunnels incurvés de 304 mètres de long sont là pour limiter les effets d'une explosion.
Bien qu'il n'ait pas été initialement conçu comme bunker pour le président, le Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD), près de Colorado Springs, pourrait aisément servir de refuge au commandant en chef en cas de crise.
Le NORAD, dont le siège est situé dans le complexe de Cheyenne Mountain au Colorado, remonte également à l'époque de la guerre froide.
Ce complexe est un réseau de tunnels creusés sous 610 m (2 000 ft) de granit. Ces tunnels renferment 15 bâtiments interconnectés, construits en plaques d'acier et reposant sur d'énormes ressorts hélicoïdaux, capables d'absorber les chocs d'une explosion nucléaire ou d'un tremblement de terre.
Le NORAD peut abriter jusqu'à 5 000 personnes en cas de nécessité. Il dispose également de chambres, de suites pour le personnel de haut rang, d'un restaurant, d'un centre médical et d'un centre de remise en forme.
Le complexe de Cheyenne Mountain est qualifié de "l'installation la plus sécurisée au monde". C'est la seule structure souterraine du ministère de la Défense certifiée pour résister à une impulsion électromagnétique de haute altitude (une explosion nucléaire créant un rayonnement électromagnétique). Il peut être scellé en 45 secondes par deux portes massives en béton et en acier.
Le Mount Weather Operations Center, situé à Bluemont en Virginie, est un autre site de relocalisation prévu pour les hauts responsables civils et militaires en cas de catastrophe nationale. Le président, les membres de la Cour suprême, du cabinet et certains membres du Congrès s'y réfugieraient si nécessaire.
Le Mount Weather sert de centre d'opérations pour la Federal Emergency Management Agency (FEMA, Agence fédérale de gestion des situations d'urgence). Le site, qui était à l'origine une station météorologique, a brièvement servi de résidence d'été pour le président Calvin Coolidge. Sous la présidence de Kennedy, le bunker a été agrandi pour inclure des plans de traitement des eaux usées, des réservoirs d'eau potable, ainsi que ses propres services de police et de pompiers, le tout dissimulé sous terre.
La Virginie abrite également l'installation très secrète de Peters Mountain, dans les Appalaches, qui est gérée comme une station de communication secrète par le fournisseur de services téléphoniques AT&T. En cas d'attaque contre Washington, Peters Mountain servirait de refuge pour les agences de renseignement américaines.
Au temps de la guerre froide, il a été décidé de construire un bunker pour le président et les membres du Système fédéral de réserve. En plus de protéger le président, le pays devait disposer d'une réserve de devises pour relancer l'économie après une attaque nucléaire. Pour cela, une chambre forte en béton armé, équipée de volets en plomb, a été construite pour stocker plus de 4 milliards de dollars américains (environ 3,8 milliards d'euros). L'installation a été désaffectée à la fin des années 1980. Aujourd'hui, seul le bâtiment du Packard Campus for Audio-Visual Conservation est visible à Mount Pony, à Culpepper.
Avant que le centre d'opérations d'urgence de Mount Weather ne soit fonctionnel en 1959, il avait été envisagé d'installer la Cour suprême au Grove Park Inn, un hôtel de luxe à Asheville, en Caroline du Nord, en cas de catastrophe nucléaire. Des plans avaient même été préparés pour y aménager un bunker nucléaire.
Cependant, un autre hôtel de luxe, le Greenbrier Resort, à White Sulphur Springs, a finalement été choisi pour cacher un bunker nucléaire ultrasecret. Construit en 1958 dans le cadre du projet Greek Island, une composante du programme de continuité des frappes nucléaires des États-Unis, le bunker est dissimulé sous le centre de conférence de- l'hôtel.
L'installation sous le Greenbrier était conçue pour abriter le Congrès américain en cas d'attaque sur Washington. Le bunker comprenait des dortoirs, une cuisine, un hôpital et un centre de diffusion pour les membres du Congrès, tous protégés par de lourdes portes anti-explosion en acier pesant 25 tonnes.
Le Washington Post a révélé l'existence de ce complexe en 1992, et aujourd'hui, ce bunker déclassifié peut être visité par le public.
Pendant des années, Peanut Island, située à l'embouchure de Lake Worth Inlet, en Floride, a gardé un secret. L'île a été créée en 1918 à la suite d'un projet de dragage.
Après son élection, un abri anti-souffle construit en 1960 pour John F. Kennedy, qui passait souvent l'hiver à Palm Beach. Ce bunker, connu sous le nom de Detachment Hotel, n'a été visité par Kennedy qu'à deux reprises. Ce vestige de la guerre froide, autrefois ouvert aux visiteurs, est fermé depuis 2017.
Une autre option aurait été d'utiliser la "Maison-Blanche flottante". En 1962, le croiseur léger USS Northampton et le porte-avions léger USS Wright étaient considérés comme les meilleures options pour évacuer John Fitzgerald Kennedy en cas d'attaque nucléaire. Toutefois, les avancées de la technologie satellitaire soviétique ont mis fin à cette idée, rendant impossible la dissimulation d'un président dans l'Atlantique.
Peanut Island n'est pas très éloignée de Mar-a-Lago, la résidence de Donald Trump en Floride. Peu de gens savent que l'ancien président dispose d'un bunker rudimentaire sous sa propriété, situé sous le deuxième trou de son parcours de golf à West Palm Beach. Ce bunker n'a pas été construit par Trump, mais par l'ancienne propriétaire, l'héritière Marjorie Merriweather Post.
Parmi tous les bunkers américains officiellement reconnus, aucun n'est plus mystérieux que celui de la Maison-Blanche, situé sous l'aile Est. Ce sanctuaire souterrain est officiellement appelé le Centre présidentiel des opérations d'urgence.
Il a été largement médiatisé après les attaques du 11 septembre, lorsque le président George W. Bush y a tenu des réunions avec son Conseil national de sécurité.
Le bunker a été construit sous les ordres de Franklin D. Roosevelt après l'attaque de Pearl Harbor en 1941, par crainte d'une attaque surprise des nazis sur Washington.
Le président Truman a ensuite agrandi le bunker, et au début des années 1950, une unité de recherche et de sauvetage par hélicoptère était prête à intervenir depuis la base aérienne d'Olmsted pour évacuer le président en cas d'attaque nucléaire.
En cas d'attaque nucléaire, le président des États-Unis serait évacué à bord d'un Boeing E-4, un appareil conçu spécifiquement pour servir de poste de commandement aérien en situation d'urgence nationale. Les avions de cette série font partie du programme NEACP (National Emergency Airborne Command Post), une initiative qui permet aux autorités de continuer à gouverner même dans les circonstances les plus extrêmes, comme une attaque nucléaire.
L'appareil, connu sous le nom officiel de Boeing E-4 Advanced Airborne Command Post (AACP), est une plateforme mobile robuste qui permet au président, au secrétaire à la défense et à d'autres hauts responsables de maintenir les opérations militaires et de prise de décision en cas de destruction des infrastructures au sol.
Surnommé "l'avion de la fin du monde", le Boeing E-4 est capable de résister à une impulsion électromagnétique nucléaire (IEMN). La photo nous montre un E-4 en cours de tests dans un simulateur IEMN, démontrant sa résistance à ce type d'attaque. L'US Air Force est en train de développer un successeur à l'E-4, nommé provisoirement le Survivable Airborne Operations Center.
Sources : (Washington Examiner) (New York Post) (History) (Time) (NPR) (BBC) (Esquire) (USA.gov) (Associated Press)
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