Mata Hari : danseuse ou espionne ? - Elle a refusé qu'on lui bande les yeux et, selon certains témoignages, a même adressé un sourire à ses bourreaux. Désormais un symbole de la femme fatale, Mata Hari, danseuse exotique et courtisane néerlandaise, a été condamnée pour espionnage au profit de l'Allemagne en France pendant la Première Guerre mondiale. L'idée d'une danseuse envoûtante usant de son charme pour des missions secrètes a enflammé les esprits pendant des décennies. Mais derrière le mythe, qui était vraiment Mata Hari ?

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Retour aux origines -

Née le 7 août 1876 à Leeuwarden, aux Pays-Bas, Mata Hari s'appelait Margaretha Geertruida Zelle.

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Une enfance turbulente -

Le père de Mata Hari, un chapelier prospère, a perdu la fortune familiale lorsqu'elle était adolescente. Ses parents se sont ensuite séparés, et après le décès de sa mère, Hari, alors âgée de 15 ans, a été confiée à des membres de sa famille.

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Elle a trouvé son mari par le biais d'une annonce dans un journal -

À l'âge de 18 ans, elle a répondu à une annonce dans un journal concernant la recherche d'une épouse en y joignant une photo d'elle.

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Une candidature réussie -

Sa candidature est retenue et elle a épousé Rudolf MacLeod, un officier de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales de 20 ans son aîné, en 1895.

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Margaretha MacLeod -

À l'époque, elle se fait appeler Margaretha MacLeod et, en 1897, ils se sont installés ensemble à Java, dans les Indes orientales néerlandaises.

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Une nouvelle vie -

Le mariage avec Rudolf MacLeod a amélioré sa situation sociale et financière, mais il n'a pas été heureux. Alcoolique, il la maltraitait physiquement et lui reprochait son manque de succès professionnel. De plus, il avait une concubine, une pratique socialement acceptée dans les Indes néerlandaises.

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Une tragédie familiale -

Ensemble, ils ont eu deux enfants, Norman-John et Louise Jeanne. Cependant, en 1899, Norman, âgé de deux ans, est décédé après avoir été empoisonné par une nourrice. Après cette tragédie, la famille MacLeod est retournée aux Pays-Bas. Les époux se sont séparés en 1902 et ont divorcé en 1906.

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Un combat -

Bien que Mata Hari ait d'abord obtenu la garde de leur enfant, Rudolf MacLeod a refusé de payer la pension alimentaire convenue. Incapable de subvenir aux besoins de sa fille et de se battre en justice, elle a finalement perdu la garde de l'enfant. Leur fille est décédée à l'âge de 21 ans, probablement à cause de complications liées à la syphilis.

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La vie à Paris -

Après s'être séparée de son mari, elle a cherché du travail à Paris. Et après avoir travaillé sans succès comme dame de compagnie, professeur de piano et professeur d'allemand, elle a décidé de vivre de sa beauté.

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Une vie d'artiste -

Elle est devenue modèle pour des artistes et s'est fait des contacts dans le monde du théâtre, ce qui lui a permis d'obtenir des rôles dans plusieurs pièces. Elle a ensuite entamé une carrière de danseuse exotique en 1905.

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Inspirée par l'est -

En utilisant le symbolisme culturel et religieux qu'elle a acquis pendant son séjour à Java, elle a apporté un style nouveau et étranger à Paris.

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Devenir Mata Hari -

Elle s'est fait passer pour une princesse indonésienne et a menti aux journalistes sur sa naissance. Elle a également pris le nom de Mata Hari, une expression malaise désignant le soleil, qui se traduit littéralement par "œil du jour".

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La célèbre danseuse -

Son style avant-gardiste lui a rapidement valu une certaine notoriété. Des créateurs de mode renommés lui ont conçu des tenues de scène, et des cartes postales la représentant dans des costumes audacieux ont été largement diffusées.

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Elle était courtisane -

En plus de se produire sur scène, elle a entretenu de nombreuses relations avec des hommes puissants et riches de diverses nationalités en tant que courtisane.

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La vie de courtisane -

À l'approche de la Première Guerre mondiale, ses revenus en tant que courtisane ont augmenté, alors qu'elle vieillissait et que ses performances de danse devenaient moins lucratives.

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Une femme dangereuse ? -

Ses relations internationales et sa célèbre sensualité, jugées inacceptables pour les femmes de l'époque, ont intensifié les soupçons selon lesquels Mata Hari pourrait être une espionne.

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Elle a admis avoir reçu de l'argent des Allemands pour faire de l'espionnage -

Bien que son rôle en tant qu'espionne reste controversé, Mata Hari a admis lors de son interrogatoire avoir reçu 20 000 francs de son supérieur allemand, le capitaine Hoffman.

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Sa justification -

Mata Hari a expliqué qu'elle avait perçu cet argent comme une indemnisation pour les bijoux et l'argent qui lui avaient été volés au début de la guerre, lorsqu'elle était considérée comme une ennemie à Berlin en raison de sa longue résidence à Paris.

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Elle avait besoin d'argent -

Mata Hari s'étant retrouvée sans le moindre sou, elle avait accepté l'argent qui lui avait été offert. Elle a aussi affirmé avoir jeté l'encre invisible qui lui avait été fournie, précisant qu'elle n'avait jamais envisagé de s'engager réellement dans l'espionnage.

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Les informations allemandes -

Cependant, elle a été mentionnée comme la source d'informations allemandes affirmant que les Français ne planifiaient pas d'attaque imminente en 1915.

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Elle aurait été formée par une célèbre espionne allemande -

La célèbre danseuse aurait été formée à Cologne par Elsbeth Schragmüller (photo), connue des Alliés sous le nom de Fräulein Doktor.

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La neutralité néerlandaise -

Lorsqu'elle a été arrêtée et interrogée par les autorités britanniques en novembre 1916, les Français ont prétendu ne pas la connaître. Sa liberté de mouvement, facilitée par sa nationalité néerlandaise neutre, avait attiré l'attention des Britanniques.

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Les Français l'ont également recrutée -

Cependant, lors de son arrestation et de son procès en 1917, il a été révélé qu'elle avait été engagée par les Français. En visitant son amant russe, le capitaine Vladimir de Masloff, elle avait été recrutée par l'espion français Georges Ladoux pour mener des missions de renseignement au service de la France.

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Les tâches d'un espion -

Mata Hari a même été chargée par les Français de séduire le prince héritier Guillaume de Prusse, qui venait d'être placé à la tête d'une armée.

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Son arrestation a été initiée par son contact allemand -

Cependant, il est allégué qu'elle aurait transmis des informations à son amant, Arnold Kalle, attaché militaire allemand. Lorsqu'une communication d'Arnold Kalle contenant de nouvelles informations a été interceptée par les Français, le nom de code H-21 a immédiatement été attribué à Mata Hari. Il est supposé qu'Arnold Kalle était conscient que le code qu'il utilisait avait été déchiffré.

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Son arrestation -

On suppose que les Français fournissaient déjà à Mata Hari de fausses informations en raison de leurs propres soupçons. La voici photographiée le jour de son arrestation, le 13 février 1917, à l'hôtel Elysée Palace à Paris.

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Le jugement -

Accusée d'espionnage au profit de l'Allemagne et d'avoir ainsi causé la mort d'au moins 50 000 soldats, elle a été jugée en France le 24 juillet 1917. Elle a plaidé son innocence en déclarant : "Courtisane, je l'admets. Espionne, jamais !".

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La peine de mort -

Cependant, la célèbre danseuse a admis avoir été payée lors de son interrogatoire, ce qui a conduit à sa condamnation à mort. À l'âge de 41 ans, elle a été exécutée à l'aube du 15 octobre 1917 par un peloton de 12 soldats français. L'image ci-dessus recrée cette scène poignante dans le film "Mata Hari" (1931).

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Espionne ou bouc émissaire ? -

Dans les années qui ont suivi sa mort, de nouvelles révélations ont alimenté les doutes sur sa culpabilité. En 1930, le gouvernement allemand a officiellement réhabilité Mata Hari. De plus, des documents français publiés en 2017 ont suscité l'idée qu'elle avait été utilisée comme bouc émissaire par des responsables français cherchant à attribuer la responsabilité de l'échec militaire du pays à quelqu'un.

Sources : (History Hit) (Britannica) (History) (Time) 

Voir aussi : Voyage à travers la Première Guerre mondiale

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