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Chaque fois qu'une catastrophe naturelle survient, nous entendons parler de cas terribles de personnes ayant perdu la vie. Les ouragans, les tsunamis et les incendies de forêt peuvent tous faire des victimes à un rythme alarmant, et les journaux rapportent généralement un nombre de morts juste après la catastrophe.

Toutefois, selon une nouvelle étude, le nombre de victimes d'un ouragan est habituellement beaucoup plus élevé que le chiffre officiel annoncé.

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Ce n'est un secret pour personne que les ouragans font des ravages. Avec leurs vents violents et leurs précipitations abondantes, les ouragans causent malheureusement de nombreuses victimes.

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Prenons l'exemple de l'ouragan Hélène : plus de 200 décès ont été directement attribués à la tempête dans les États du sud-est des États-Unis.

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Parmi les victimes, un adjoint au shérif à la retraite qui n'a pas réussi à s'échapper lorsque son camion s'est retrouvé coincé dans une rivière en furie.

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Il y a aussi eu ces deux pompiers qui ont été écrasés alors qu'ils allaient porter secours à quelqu'un. Leur camion de pompiers a été heurté par la chute d'un arbre.

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À chaque fois qu'un ouragan frappe, ce type de décès est signalé et, en général, immédiatement attribué à la tempête.

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Cependant, une nouvelle étude suggère que le nombre réel de décès dus aux ouragans est beaucoup plus élevé que ce qui est officiellement rapporté, en raison de ce que les chercheurs appellent les "décès indirects".

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Publiée récemment dans la revue Nature, l'analyse porte sur plus de 500 cyclones tropicaux qui ont frappé les États-Unis depuis 1930.

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Elle révèle qu'un cyclone moyen provoque jusqu'à 11 000 décès supplémentaires, un chiffre des centaines de fois supérieur aux estimations officielles.

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En combinant les données météorologiques et les données relatives aux taux de mortalité avant et après les tempêtes, l'analyse montre que les taux de mortalité dans les États touchés restent élevés jusqu'à 15 ans après une tempête.

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Cette analyse a suscité une grande attention en raison de ses résultats surprenants. En effet, les chercheurs ont eux-mêmes été tellement choqués qu'ils ont mis des années à les publier.

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Cette étude est la première du genre à prendre en compte les décès indirects. Contrairement aux décès causés par des phénomènes tels que les inondations, ces décès surviennent des années après le passage d'une tempête.

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En général, ils sont liés à des pathologies telles que les maladies cardiaques ou le cancer, qui sont aggravées par le stress de la vie après un ouragan.

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Dans d'autres cas, ces décès peuvent être liés à des problèmes de santé mentale exacerbés par l'expérience de la tempête, ou à des maladies comme le diabète qui nécessitent des soins auxquels les patients n'ont plus accès.

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Selon un chercheur, bon nombre de ces problèmes ne sont pas directement attribuables à la tempête, et il faut souvent se baser sur les dossiers médicaux des médecins et infirmières pour établir un lien.

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Cependant, la recherche montre un lien indéniable, et il est évident que les décès indirects dus aux ouragans affectent principalement les personnes les plus vulnérables de la société.

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Tout d'abord, d'après les auteurs de l'étude, près de la moitié de la surmortalité après un ouragan concerne des personnes de plus de 65 ans.

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Beaucoup de ces décès sont dus à des maladies cardiovasculaires et à des cancers, dont on sait qu'ils sont exacerbés par le stress.

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Les personnes âgées sont également plus susceptibles de souffrir de maladies chroniques, qui deviennent plus difficiles à gérer après un ouragan.

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Une personne diabétique, par exemple, peut avoir un accès limité à l'insuline ou même avoir du mal à suivre un régime alimentaire sain si elle doit payer des réparations à son domicile.

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Enfin, après un ouragan, les personnes en âge de travailler quittent souvent leur communauté pour trouver un emploi. Les personnes âgées peuvent alors se retrouver sans membres de leur famille pour s'occuper d'elles.

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Les enfants en bas âge constituent un autre groupe démographique touché de manière disproportionnée par les décès indirects dus aux ouragans. Selon l'étude, les enfants de moins d'un an représentent 14 % de la surmortalité après un ouragan.

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Pourtant, les enfants de moins d'un an ne représentent que 1 % de la population totale des États-Unis.

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Ces résultats montrent clairement que les ouragans modifient les communautés d'une manière qui les rend plus dangereuses pour les enfants.

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Par exemple, les mères sans emploi peuvent avoir du mal à nourrir leurs enfants ou à leur fournir des soins médicaux. Un hôpital endommagé peut délaisser son unité d'obstétrique lorsqu'il se reconstruit après la tempête.

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Selon l'auteur de l'étude, Solomon Hsiang, tout cela peut expliquer pourquoi plus de bébés meurent dans les États du sud-est que dans d'autres régions du pays.

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Enfin, il est clair que les membres des communautés marginalisées, comme les minorités ethniques, subissent une augmentation significative des risques liés aux ouragans.

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L'étude montre que pour une tempête donnée, une personne noire a trois fois plus de chances de mourir qu'une personne blanche touchée par la même catastrophe.

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Ces chiffres reflètent les disparités économiques et sanitaires auxquelles les Afro-Américains sont confrontés avant même qu'une catastrophe naturelle ne survienne.

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En effet, alors qu'il apportait son aide à la suite de catastrophes, l'auteur de l'étude, Andrew Schroeder, a observé que les ménages noirs étaient moins susceptibles d'être assurés.

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Des études montrent également qu'ils ont moins accès à l'aide gouvernementale lorsque survient une catastrophe telle qu'un ouragan.

Sources : (Washington Post) (NPR)

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