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Freiner le vieillissement, est-ce possible ? Une étude récente le suggère. En effet, une analyse réalisée par une équipe de gérontologues affirme que la plupart des enfants d'aujourd'hui n'atteindront probablement pas l'âge de 100 ans. Une révélation préoccupante, d'autant que la médecine moderne semble avoir prolongé la longévité au cours des cinquante dernières années. Pourquoi alors les enfants d'aujourd'hui ne vivraient-ils pas assez longtemps pour souffler leur 100ᵉ bougie ?
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Selon une étude récente, les chances que les enfants nés aujourd'hui atteignent 100 ans sont extrêmement faibles.
Dans le rapport publié dans la revue Nature Aging, les gérontologues affirment que l'ère de la rapide hausse de l'espérance de vie humaine est révolue.
Les auteurs ont basé leurs conclusions sur l'analyse des données de longévité provenant d'Australie, de France, d'Hong Kong, d'Italie, du Japon, de Corée du Sud, d'Espagne, de Suède, de Suisse et des États-Unis.
Globalement, les filles nées en 2019 dans ces régions ont 5,1 % de chances d'atteindre les 100 ans, indique l'étude.
La probabilité moyenne pour un garçon de vivre jusqu'à 100 ans est de 1,8 %.
En 1990, Jay Olshansky, professeur d'épidémiologie et de biostatistiques à l'École de Santé Publique de l'Université de l'Illinois à Chicago, auteur principal du rapport, avait émis l'hypothèse que l'humanité approchait d'une limite d'espérance de vie dans les populations à longue durée de vie.
Il pensait que le nombre d'années qu'une personne pouvait espérer vivre allait diminuer de manière significative, les interventions médicales ayant de moins en moins d'impact sur l'espérance de vie.
La prédiction à l'époque était que les enfants vivraient en moyenne jusqu'à 85 ans, et que seulement 1 % à 5 % d'entre eux pourraient atteindre leur 100ᵉ anniversaire.
De nombreux gérontologues n'étaient pas d'accord avec Jay Olshansky et ses collègues, arguant que les progrès des technologies médicales et d'extension de la vie allaient s'accélérer et tirer l'espérance de vie avec eux.
Près de 25 ans plus tard, il semble que la prévision d'Olshansky et de ses collègues se soit confirmée.
Mais, insiste Olshansky, ces derniers résultats doivent être correctement interprétés. L'humanité continue de gagner en espérance de vie, a-t-il ajouté, mais à un rythme de plus en plus lent par rapport aux décennies précédentes. Que révèle donc son analyse des données de longévité ?
Devenir centenaire, c'est-à-dire atteindre l'âge de 100 ans, a longtemps été un symbole d'une extraordinaire longévité.
Mais l'une des questions centrales en science, en vieillissement et en santé publique aujourd'hui est : jusqu'à quel âge les humains peuvent-ils vivre ?
Pour répondre à cette question, l'équipe a exploré les tendances récentes des taux de mortalité et de l'espérance de vie entre 1990 et 2019, en utilisant des indicateurs démographiques de survie issus des statistiques vitales nationales des huit pays et territoires susmentionnés, qui comptent les populations les plus longues.
Leurs conclusions contredisent l'idée populaire selon laquelle les humains seront bientôt capables de vivre jusqu'à 120, voire 150 ans.
Au contraire, Jay Olshansky met en garde contre l'idée de ce qu'il appelle une "espérance de vie radicale", une croyance erronée.
"Le vieillissement est actuellement immuable ; c'est la dégradation de vos cellules, tissus, organes et systèmes d'organes qui, pour l'instant, ne peut pas être stoppée", a-t-il déclaré lors d'une interview avec CNN.
"Si vous exposez suffisamment de personnes dans une population à la force immuable du vieillissement, vous vous heurtez à un obstacle qui rend difficile la réalisation de gains supplémentaires en matière d'espérance de vie, et c'est là que nous en sommes aujourd'hui."
"Vous pouvez continuer à progresser dans la lutte contre les grandes maladies, mais cela n'aura pas l'effet prolongateur de vie que les gens imaginent : en fait, cela aura un effet de plus en plus limité."
C'est "une conséquence du fait que les gens vivent suffisamment longtemps pour subir le processus biologique de vieillissement", ajoute-t-il, "ce qui est désormais le principal facteur de risque. La seule façon de dépasser ce plafond de verre en termes de longévité est de ralentir le processus biologique du vieillissement."
L'obésité dans la population joue un rôle majeur dans la réduction de l'espérance de vie de la génération actuelle d'enfants. Cette condition entraîne invariablement du diabète, des maladies cardiovasculaires, des cancers et d'autres troubles médicaux.
En fait, un article publié par Olshansky en 2005 suggérait que cette génération de jeunes serait la première à vivre une vie plus courte que celle de leurs parents en raison de l'obésité.
Les experts de la santé pointent d'autres facteurs qui contribuent à ce changement, notamment les choix de vie malsains, la dégradation de l'environnement, les inégalités économiques et l'accès aux soins de santé.
Inversement, le 20ᵉ siècle a vu l'espérance de vie mondiale augmenter régulièrement, principalement grâce aux améliorations dans les soins de santé, l'assainissement et les conditions de vie.
L'éradication ou le contrôle de nombreuses maladies infectieuses, le développement et la distribution de vaccins, ainsi que la disponibilité généralisée des antibiotiques ont tous contribué à cette hausse.
Cependant, des études récentes, dont celle publiée dans Nature Aging, suggèrent que les progrès spectaculaires observés au siècle dernier ont considérablement ralenti.
"L'époque moderne est remplie de gens vivant jusqu'à 70, 80 ans, et quelques-uns jusqu'à 90 ans et plus", a souligné Jay Olshansky, "presque tous vivant grâce à un gain d'espérance de vie créé par la technologie médicale ; du temps supplémentaire que les médecins du monde entier ont fabriqué pour nous."
"[Mais]", a-t-il insisté, "le véritable indicateur de succès ne devrait pas être l'extension de la durée de vie, mais celle de la durée de vie en bonne santé."
"En réalité, je serais d'avis que la durée de vie avec une bonne qualité de vie est le facteur le plus important de la vie sur Terre, et nous œuvrons autant que possible à aller dns ce sens."
Sources : (CNN) (Nature Aging)
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BIEN-ÊTRE Vieillir
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