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Nous nous souvenons avec tristesse de l'horrible meurtre de la marathonienne ougandaise Rebecca Cheptegei. Brûlée vive par son ancien petit copain, l'athlète olympique a expiré son dernier souffle dans un hôpital kényan le 5 septembre 2024, à la suite des brûlures qui s'étendaient sur 75 % de son corps. Elle avait 33 ans seulement.
Ce type de crime est désigné comme étant un assassinat motivé par le genre de la victime. Les féminicides peuvent être la conséquence de stéréotypes de genre, de discrimination à l'encontre des femmes et des petites filles, d'inégalités dans les relations ou de normes sociales néfastes. En dépit de plusieurs décennies de militantisme en faveur du droit des femmes que portent à bout de bras de nombreuses associations et une sensibilisation accrue de la part des divers gouvernements mondiaux, les chiffres montrent que la lutte contre les violences faites aux femmes n'avance pas assez vite face à l'ampleur de ce fléau.
Cliquez sur la galerie pour en savoir plus sur la triste réalité des féminicides.
Les chiffres partagés par l'Organisation des Nations Unies (ONU) montrent qu'en 2022, près de 48 000 femmes et petites filles à travers le monde ont été tuées par leur compagnon ou par un membre de leur famille (ce qui comprend le père, la mère, l'oncle ou le frère).
Ce qui signifie, qu'en moyenne, plus de 133 femmes et fillettes ont été tuées, chaque jour, par un membre de leur famille.
En effet, l'endroit dans lequel les femmes courent le plus de risques est leur propre foyer. On estime qu'à travers le monde, une femme ou une petite fille meurt toutes les 11 minutes entre les murs de son domicile.
Les ex et les partenaires actuels sont, de loin, les deux catégories de personnes les plus responsables de féminicides. En effet, ils sont coupables, en moyenne, de 55 % des meurtres familiaux et à l'encontre d'un partenaire intime.
Comme toutes les formes de violences faites aux femmes et aux jeunes filles, les féminicides sont un fléau qui touche chacun des pays de la Terre.
Dans de nombreux cas, seuls les meurtres motivés par le genre et perpétrés par un partenaire intime ou un membre de la famille sont comptabilisés comme étant des féminicides.
Néanmoins, les féminicides peuvent également être mis en lien avec les agressions sexuelles perpétrées par un inconnu, les pratiques délétères telles que les mutilations génitales ou bien encore liées aux conflits armés, le trafic d'êtres humains ou encore d'autres formes de crime organisé.
Dans certains pays, les féminicides sont la deuxième cause la plus courante de mort sur le lieu de travail des femmes, ce qui signifie que les accidents de travail provoquant la mort sont moins courants que les féminicides ayant lieu sur le lieu de travail.
D'après l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), les travailleuses du sexe sont 18 fois plus susceptibles d'être tuées que les femmes travaillant dans un autre domaine.
On estime que, chaque année dans le monde, 5 000 féminicides sont motivés par "l'honneur". Notez qu'il est également considéré que ce nombre est sous-estimé.
Un crime d'honneur est le meurtre d'un membre de sa famille et en particulier d'une femme ou d'une jeune fille qui est perçue comme ayant déshonoré la famille.
À travers le monde, les féminicides de femmes transgenres font souvent face à une grande impunité. Ces crimes ne font souvent même pas l'objet d'une enquête.
Bien qu'il y ait une plus grande incidence de violences faites aux femmes handicapées, leur féminicide demeure souvent un problème "invisible", en effet, les données ne sont pas régulièrement collectées.
Les chiffres de l'ONUDC montrent que si l'Asie est la région du monde ayant le plus grand nombre absolu de féminicides. Et l'Afrique est la région qui connaît le plus grand nombre de violences en raison de la taille de la population féminine.
D'après le journal espagnol El País, en Amérique latine et dans les Caraïbes, 12 femmes et jeunes filles sont tuées chaque jour. Pourtant, 98 % de ces meurtres ne font pas l'objet de poursuites judiciaires.
Aux États-Unis, 30 % des meurtres de femmes noires sont perpétrés par un partenaire intime ou un membre de la famille (ou plusieurs). De plus, 9 femmes noires tuées sur 10 connaissaient leur bourreau.
D'après l'ONUDC, environ 2 300 femmes sont tuées chaque année en Europe des mains de leur compagnon ou de leur ex-compagnon. Malheureusement, de nombreux membres de l'Union européenne ne tiennent pas un historique officiel des féminicides perpétrés, ce qui porte atteinte à la possibilité d'avoir une vision ensemble de la situation réelle.
Tandis que les nombres que l'on retrouve dans les rapports et les statistiques officielles sont alarmants, ils ne sont que la face émergée de l'iceberg.
En réalité, de nombreuses victimes de féminicide ne sont pas comptabilisées dans ces statistiques. Pour environ 4 femmes et fillettes victimes d'assassinat sur 10, les informations sont insuffisantes pour pouvoir être clairement identifiés comme ayant été motivés par le genre de la victime.
Cela est dû au fait que les données enregistrées par la justice pénale et les pratiques d'investigation varient d'un pays à l'autre, voire diffèrent au sein d'un même pays.
S'assurer de la mise à disposition de données fiables est absolument essentiel pour renforcer la sensibilisation à l'égard des féminicides, la protection des femmes et la mise en place de mesures adaptées.
Les femmes dans les yeux du public, et notamment des politiques, des défenseurs des droits de l'homme et des journalistes, sont souvent la cible d'actes intentionnels de violence, que ce soit en ligne ou en personne, et certains de ces actes se soldent par le décès de la victime.
Malgré les limites des données disponibles, les informations dont on dispose en provenance du Canada et de l'Australie suggèrent que les femmes indigènes sont proportionnellement plus touchées par les meurtres motivés par leur genre.
Avec 4,3 femmes sur 100 000 femmes et jeunes filles, le nombre de féminicides au Canada touche cinq fois plus les femmes indigènes que les femmes non-indigènes.
Pour lutter contre les féminicides, il est essentiel que les autorités nationales collectent des données fiables et exhaustives sur les victimes.
En identifiant les femmes et fillettes qui courent le plus de risques, les pays pourront être plus aptes à sensibiliser et à protéger les femmes contre ces violences.
Les meurtres liés au genre de la victime, ainsi que les autres violences faites aux femmes ne sont pas inévitables : il est possible d'y mettre un terme, et nous devons y mettre un terme. Ces meurtres et ces violences peuvent être évités grâce à la prévention, afin de lutter contre certaines normes sociales nuisibles, et à l'engagement des communautés pour mettre une place une politique de tolérance zéro face aux violences faites aux femmes et aux jeunes filles.
Des interventions précoces et des évaluations des risques, une protection des survivantes et leur accès à des centres de soutien, ainsi que les services juridiques sont au cœur du combat qui vise à mettre un point final à ces meurtres liés au genre des victimes.
Les associations de protection des droits des femmes jouent un rôle essentiel pour lutter contre les féminicides, faire avancer la législation, faire en sorte que les gouvernements répondent de leurs actes et que les victimes bénéficient de services de protection et de soutien. De fait, il apparaît essentiel d'améliorer le soutien financier de ces associations.
Sources : (UN Women) (UNODC) (The Guardian) (El País) (CNN)
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Un combat mondial urgent
LIFESTYLE Crime
Nous nous souvenons avec tristesse de l'horrible meurtre de la marathonienne ougandaise Rebecca Cheptegei. Brûlée vive par son ancien petit copain, l'athlète olympique a expiré son dernier souffle dans un hôpital kényan le 5 septembre 2024, à la suite des brûlures qui s'étendaient sur 75 % de son corps. Elle avait 33 ans seulement.
Ce type de crime est désigné comme étant un assassinat motivé par le genre de la victime. Les féminicides peuvent être la conséquence de stéréotypes de genre, de discrimination à l'encontre des femmes et des petites filles, d'inégalités dans les relations ou de normes sociales néfastes. En dépit de plusieurs décennies de militantisme en faveur du droit des femmes que portent à bout de bras de nombreuses associations et une sensibilisation accrue de la part des divers gouvernements mondiaux, les chiffres montrent que la lutte contre les violences faites aux femmes n'avance pas assez vite face à l'ampleur de ce fléau.
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