Exploration de nos croyances et de leur impact sur la qualité de notre sommeil
C'est la plus ancienne religion du Japon. Au fil des siècles, ses pratiques se sont tellement imbriquées dans la culture japonaise séculaire que certains aspects de la religion font désormais partie de la vie quotidienne au Japon, que l'on s'identifie ou non au shintoïsme.
Cette religion est pratiquée depuis au moins l'ère néolithique, les premières preuves matérielles de pratiques comparables au shintoïsme apparaissant pendant la période Yayoi au Japon, qui s'est étendue du 10e au 3e siècle avant notre ère.
Le shintoïsme n'a pas de prophète principal, ni d'autorité absolue, ni même de livre saint officiel, comme c'est le cas dans la plupart des autres religions du monde. Le shintoïsme est, et a vraisemblablement toujours été, un système de croyances décentralisé et organique issu des religions animistes primitives des cultures préhistoriques du Japon, et qui a plus ou moins conservé sa forme originelle au fil des millénaires.
L'animisme (qui est la croyance selon laquelle tout ou presque dans le monde, des humains aux arbres en passant par les montagnes et les rivières, possède une âme ou un esprit) est au cœur des religions populaires du Japon depuis aussi longtemps que l'histoire nous le révèle, comme c'est le cas pour de nombreuses religions indigènes et populaires à travers le monde.
Les Aïnous, peuple indigène du Japon, descendants des premiers hommes arrivés sur les îles japonaises il y a près de 30 000 ans, ont une longue histoire de croyances animistes et sont considérés comme les ancêtres de ce que nous connaissons aujourd'hui sous le nom de Shinto.
Le mot lui-même n'est cependant pas une invention japonaise. Le système de croyance décentralisé et non hiérarchique était si répandu qu'il n'a pas de nom indigène. Le terme "Shintō" a été utilisé pour la première fois par les colons chinois installés au Japon au 6e siècle de notre ère, qui l'ont inventé pour distinguer la religion indigène du Japon du bouddhisme et du confucianisme chinois.
Venus de Chine et de la péninsule coréenne au cours du 6e siècle, le bouddhisme et le confucianisme ont chacun déferlé sur le Japon. Mais au lieu d'anéantir le shintoïsme, les idées du Bouddha et de Confucius (photo) s'accordent parfaitement avec les croyances animistes du shintoïsme et les deux religions adoptent certaines pratiques l'une de l'autre.
Peu après l'introduction du bouddhisme au Japon, une nouvelle école, appelée Ryōbu Shinto, ou "Shinto des deux sortes", a été créée et a combiné de manière formelle les croyances du bouddhisme et du shintoïsme, avec des soupçons de valeurs confucianistes. Dans le Ryōbu Shinto, les nombreux kami, ou "esprits", qui étaient traditionnellement vénérés dans le shintoïsme, ont été considérés comme des protecteurs du Bouddha ou, plus tard, comme différentes manifestations du Bouddha lui-même.
Bien qu'il n'existe pas d'équivalent shintoïste à la Bible ou au Coran, il y a tout de même deux textes japonais archaïques, le Kojiki et le Nihon Shoki, tous deux rédigés au 8e siècle de notre ère, qui relatent certaines des croyances shintoïstes les plus répandues. Il s'agit dans les deux cas d'histoires générales du Japon, qui ne sont pas consacrées uniquement au shintoïsme, et qui ne décrivent pas de manière exhaustive les croyances, les légendes ou la myriade de divinités et d'esprits shintoïstes.
Quatre affirmations sont généralement considérées comme étant au cœur des croyances et des valeurs shintoïstes. On peut citer le respect de la famille, le respect de la nature, la propreté physique et la pratique fidèle des matsuri (festivals organisés pour célébrer les nombreux kami shintoïstes).
Le shintoïsme enseigne avant tout l'importance de la famille et de la tradition. La famille est considérée comme le principal entonnoir par lequel la vie, la connaissance, la tradition et tous les autres aspects du shintoïsme sont transmis et maintenus en vie.
Au cœur du shintoïsme se trouve la croyance que Dieu et la nature ne font qu'un, comme c'est le cas dans de nombreuses religions animistes. C'est pourquoi le shintoïsme met l'accent sur le respect de la terre et encourage ses adeptes à entretenir une relation étroite, saine et consciente avec la nature et leur environnement.
Le péché n'est pas un concept dans le shintoïsme. Les êtres humains, qui font partie du système animiste de sainteté globale et omniprésente, sont considérés comme intrinsèquement purs. Cependant, ils peuvent entrer dans un état de kegare, ou "souillure", dont ils doivent être purifiés. Les rituels de purification sont un élément central du shinto, afin de retrouver l'hegare, ou "propreté spirituelle". Souvent, ces rituels impliquent le nettoyage du corps, d'où l'importance de la propreté physique dans le système de valeurs du shintoïsme.
Ce sont les esprits qui vivent dans tout, affectent tous les aspects de la vie et sont les principaux sujets de culte dans le shintoïsme. Il existe trois catégories de kami. Dans un premier temps on compte les amatsukami, ou "divinités célestes", qui sont considérées comme les plus pures et les plus justes parmi les kami. Ensuite il y a les kunitsukami, ou "divinités terrestres", qui sont des figures distinctes et parcourent la terre parallèlement aux humains et à leur insu. Et pour terminer les yaoyorozu no kami, ou "esprits innombrables", qui se manifestent dans toutes sortes de choses, des cailloux aux bâtiments en passant par les pots de cuisine.
Comme les humains, aucun kami n'est considéré comme intrinsèquement mauvais. Certains kami peuvent avoir des qualités malicieuses et jouer des tours aux humains, d'autres sont considérés comme des annonciateurs de catastrophes naturelles, mais aucun n'est considéré comme malveillant.
Bien qu'il s'agisse d'une religion décentralisée sans mythes ni lignes directrices définitives, de nombreuses histoires et divinités sont représentées depuis si longtemps qu'elles se sont imposées comme des piliers du shintoïsme sans qu'il soit nécessaire de les endoctriner.
L'histoire de la création enseignée dans le shintoïsme met en scène deux frères et/ou amants, Izanami et Izanagi, qui sont nés des premiers dieux primordiaux apparus du néant au début de l'univers.
Chargé de remuer le ragoût primordial et boueux de l'univers pour former la terre, le couple y parvint à l'aide d'une lance ornée d'un joyau. Une fois la terre formée et solidifiée, le couple descend sur la terre nouvellement formée et commence à procréer. Izanagi donne d'abord naissance aux îles du Japon, puis à certains des kami primaires qui devaient veiller sur la terre.
Dans tout le shintoïsme, Amaterasu, la déesse du soleil, l'un des premiers enfants nés d'Izanami et d'Izanagi, est le kami le plus fréquemment vénéré. Elle est considérée comme la protectrice de l'humanité.
Frère cadet d'Amaterasu, Susanoo a été nommé dieu des mers. Comme les dieux de la mer des panthéons occidentaux, Susanoo est traditionnellement dépeint comme ayant un certain tempérament, et a été un jour banni du paradis pour avoir agi de la sorte dans la cour des dieux. Malgré son comportement indiscipliné, Susanoo est un kami céleste aimé et respecté, souvent associé aux bonnes saisons des récoltes.
Tsukuyomi, divinité lunaire au sexe ambigu, fait également partie de la première génération de kami célestes. Après la mort d'Izanagi pendant l'accouchement, on dit que la lune, manifestée sous la forme de Tsukuyomi, est tombée d'une larme versée par l'œil droit d'Izanami.
Dans le shintoïsme, il arrive que des êtres humains mortels soient déifiés après leur mort. Ça a été le cas de Sugawara no Michizane, un poète autrefois très apprécié des cours impériales du 8e siècle, qui est mort en exil. La nuit de sa mort, un violent orage a frappé le camp du nouveau gouvernement qui avait exilé Michizane et a tué un grand nombre de ses dirigeants et soldats. On pense que l'orage a été provoqué par l'esprit en colère de Michizane, qui est immédiatement divinisé et dont le nom devient Tenjin, ou "divinité du ciel". Plus tard, il deviendra également le kami protecteur des érudits.
Les kamis étant omniprésents dans la perception shintoïste du monde, leur culte et leur célébration sont au cœur de la pratique shintoïste. Aujourd'hui, le Japon compte environ 100 000 sanctuaires et temples shintoïstes, tous fréquentés quotidiennement par des personnes qui s'y rendent pour rendre hommage, demander des faveurs et laisser des cadeaux aux kami qui veillent sur leur vie.
À l'entrée de chaque sanctuaire (et de tout espace sacré) se trouve un torii, le symbole le plus reconnaissable du shintoïsme. Ces portes représentent le seuil entre le monde "terrestre" et le monde des esprits et de la sainteté.
Les prêtres shintoïstes ne sont pas tenus à des règles strictes de piété ou d'ascétisme comme les prêtres d'autres religions. Connus sous le nom de shinshoku, ils sont libres de se marier, de boire et ne sont pas considérés comme des guides moraux pour leur paroisse. Comme le shintoïsme n'observe rien de comparable au sabbat, les shinshoku ne prêchent pas et ne font pas de sermons non plus. Leur principal objectif est de maintenir une relation saine entre les kamis et les humains, et de célébrer des événements spirituels tels que des mariages et des festivals.
Au cours des 19e et 20e siècles, à l'apogée de l'Empire japonais moderne, le gouvernement impérial nationaliste s'est approprié et a dénaturé la religion shintoïste, largement pacifique et inoffensive. Connue sous le nom de Shintoïsme d'État, cette invention de l'Empire japonais a confondu le shintoïsme avec le patriotisme, et a déclaré de nombreux sanctuaires et temples comme des lieux de célébration patriotique, sans trop se soucier des kamis auxquels ces temples étaient originellement dédiés, et a déclaré que l'empereur lui-même était un kami céleste manifesté sous une forme humaine.
Après la chute du shintoïsme d'État au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, de nombreux aspects de la religion sont revenus à la normale et sont observés avec désinvolture, parallèlement aux aspects plus laïques de la vie japonaise.
En 2020, 48,6 % de la population s'identifiait à cette religion. Cependant, il est important de noter que le shintoïsme, comme le bouddhisme, n'est pas considéré comme une "religion" au Japon, car le mot "religion" comporte des implications de dogme et d'endoctrinement qui sont absentes dans le shintoïsme. Lorsque d'autres études ont demandé aux Japonais s'ils étaient ou non "shintoïstes", le nombre de réponses a chuté de manière drastique.
Sources: (World History Encyclopedia)(tsunagu Japan) (Britannica)
Découvrez aussi: Le confucianisme : un système de croyances optimiste à adopter d'urgence
Shinto, or Shintoism, is undoubtedly one of the world's most fascinating religions. While many of the largest and most influential religions, from Christianity to Islam and Buddhism, share many core concepts such as a divine teacher, a holy book, and a principal prophet, Shintoism has none of those components. For thousands of years, Shinto has survived in one form or another as a decentralized, unregulated, leaderless religion, which is still practiced by tens of millions of people in Japan and beyond.
So, what exactly is Shintoism, and what's the secret to its longevity? Read on to find out.
Tout ce qu'il faut savoir sur le shintoïsme, la plus ancienne religion du Japon
Pénétrez dans le monde spirituel du Japon
LIFESTYLE Japon
Le shintoïsme, également connu sous le nom de shinto, est sans aucun doute l'une des religions les plus fascinantes au monde. Alors que les religions les plus importantes et les plus influentes partagent de nombreux concepts fondamentaux tels qu'un maître divin, un livre saint et un prophète principal, le shintoïsme n'a aucun de ces éléments.
Pendant des milliers d'années, le shintoïsme a survécu sous une forme ou une autre en tant que religion décentralisée, non réglementée et sans chef, qui est toujours pratiquée par des dizaines de millions de personnes au Japon et ailleurs. Mais de quoi s'agit-il exactement et quel est le secret de sa longévité ? Cliquez sur cette galerie pour le découvrir,