Le changement climatique fait tout basculer
En début d'année 2024, Kate Middleton a annoncé dans une vidéo être atteinte d'un cancer, à l'âge de 42 ans seulement. Cette nouvelle a choqué le monde entier.
Alors que beaucoup ont été choqués et attristés par cette annonce, les oncologues, eux, n'ont pas été surpris.
Le diagnostic de cancer de Kate Middleton s'inscrit dans une tendance alarmante : les cas de cancer chez les jeunes ont augmenté de 79 %. Et les chiffres ne cessent d'augmenter.
Selon une étude de 2023 menée par le journal BMJ Oncology, l'incidence globale des cancers précoces a augmenté de 79,1 % et les décès associés à ces cancers ont augmenté de 27,7 % entre 1990 et 2019.
Un cancer précoce est un cancer qui se manifeste chez les adultes âgés de moins de 50 ans.
Cette statistique alarmante réfute le mythe selon lequel le cancer était une maladie uniquement réservée aux personnes âgées.
Alors que les cas de cancers précoces ne cessent d'augmenter, il est urgent de comprendre pourquoi les cancers sont de plus en plus fréquents chez les plus jeunes.
Les scientifiques à l'origine de l'étude de 2023 ont examiné les données de l'étude Global Burden of Disease 2019 portant sur 29 types de cancer dans 204 pays et régions. Leur conclusion est que, bien que la génétique puisse avoir contribué à l'augmentation des cas de cancer chez les jeunes, le mode de vie et l'alimentation jouent également un rôle important dans cette tendance.
L'obésité est également l'un des facteurs qui favorise l'apparition du cancer chez les individus de moins de 50 ans.
Une consommation excessive d'alcool favorise également le développement d'un cancer chez les moins de 50 ans.
Sans surprise, le tabagisme est également un facteur de risque. La fumée de tabac peut endommager, voire altérer l'ADN d'une cellule. Lorsque cela se produit, une cellule peut grandir de manière incontrôlée et créer une tumeur.
De plus, une alimentation riche en viande et en sel, mais pauvre en fruits et en lait, contribue à l'augmentation de cas de cancers précoces.
Un mode de vie sédentaire combiné à une absence d'activité physique augmente les risques de cancer chez les jeunes adultes, selon cette même étude.
L'Amérique du Nord, l'Europe de l'Ouest et l'Australasie sont les régions les plus impactées par ce phénomène.
Toutefois, les chercheurs ont constaté que cette tendance s'est stabilisée au Royaume-Uni entre 2010 et 2019, avec une diminution progressive des taux de mortalité liés aux cancers précoces.
Cependant, selon Cancer Research UK, le taux d'incidence de cancers précoces chez les jeunes Britanniques (âgés de 25 à 49 ans) est de 162,4 cas pour 100 000 habitants chaque année, soit une augmentation de 22 % par rapport aux données des années 1990, comme le rapporte MailOnline.
Selon une étude menée par BMJ Oncology, le cancer du sein est le plus fréquent : 13,7 personnes sur 100 000.
Les cancers de la trachée et de la prostate sont ceux qui connaissent la plus forte augmentation, avec une hausse annuelle de 2,28 % et de 2,23 %, respectivement.
En outre, le cancer de la prostate est la forme de cancer la plus fréquente chez les hommes. Selon Prostate Cancer UK, plus de 52 000 hommes en moyenne reçoivent un diagnostic de cette maladie chaque année. Au Royaume-Uni, un homme meurt d'un cancer de la prostate toutes les 45 minutes, ce qui représente plus de 12 000 décès par an.
Bonne nouvelle : selon cette même étude, les cas de cancers précoces du foie chutent de 2,88 % chaque année.
Selon le Dr. Jalal Baig, oncologue et hématologue à l'université de l'Illinois à Chicago, "l'obésité et le mode de vie ne peuvent pas à eux seuls expliquer tous les cas de cancers précoces".
Dans un article écrit pour CNN, Jalal Baig explique que beaucoup de ses jeunes patients souffrant d'un cancer sont "en bonne santé, mangent sainement et pratiquent une activité physique régulière". La raison derrière ces cas se trouve "au-delà des limites de la science", a-t-il ajouté.
Mais Jalal Baig a une certitude : "Le sous-diagnostic de ces cancers précoces est courant et peut avoir de graves conséquences".
"Les médecins généralistes doivent être informés de l'augmentation des cas de cancers chez les moins de 50 ans", a-t-il dit. "L'âge ne devrait pas être invoqué pour minimiser les symptômes d'un patient."
"Il est crucial de ne pas ignorer des symptômes persistants, et chacun devrait être au courant de ses antécédents familiaux de cancers", a-t-il souligné.
Une meilleure connaissance des symptômes, ainsi que l'amélioration des méthodes de détection des cancers, pourrait expliquer l'augmentation des cas de cancers précoces. Un dépistage plus efficace des maladies génétiques pouvant augmenter les risques de cancers peut également être considéré comme un facteur contributif.
Toutefois, comme l'admet le Dr. Baig, aucune raison définitive pouvant expliquer ce phénomène n'a été apportée.
Le professeur Karol Sikora a lui aussi fait part de ses doutes à MailOnline : "La réalité, c'est que nous n'avons pas toutes les réponses. Les origines du cancer sont souvent enracinées dans la société bien avant qu'elles ne se manifestent", a-t-il ajouté.
Il a également mentionné : "Cela peut probablement être attribué à des changements dans les modes de vie, comme l'obésité, une alimentation riche en graisses et un mode de vie sédentaire où les gens passent de longues périodes assis à leur bureau, ainsi qu'à un meilleur diagnostic".
Pour le moment, le meilleur conseil que les médecins peuvent donner est celui de maintenir un mode de vie sain et actif, peu importe son âge. "Malgré les progrès réalisés dans le domaine de la lutte contre le cancer, de véritables avancées ne peuvent être réalisées si certains groupes d'âge sont négligés", a souligné Jalal Baig.
Sources : (BBC) (BMJ Oncology) (CDC) (American Cancer Society) (Cancer Research UK) (MailOnline) (Yale Medicine) (Prostate Cancer UK) (CNN) (Sky News)
Voir aussi : Saviez-vous que ces choses augmentent les risques de cancer ?
Peu d'oncologues ont été surpris par le diagnostic de cancer de Kate Middleton, la princesse de Galles, à l'âge de 42 ans seulement. Son cas met en lumière la réalité des cancers précoces, qui touchent les adultes de moins de 50 ans. Une récente étude publiée dans le journal BMJ Oncology a souligné la montée inquiétante de ces cancers chez les jeunes, un phénomène que les scientifiques peinent à expliquer. Cette tendance suscite des inquiétudes quant à l'ampleur du problème. Mais alors, à quel point devrions-nous nous inquiéter ?
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