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Personne sur terre n'est étranger à l'adversité, pourtant l'amour résonne dans les cœurs de tout un chacun. Mais lorsqu'il s'agit de religion, la question est plus vaste encore : si Dieu existe, pourquoi le mal est-il, à ce point, omniprésent ? Et cela vaut aussi bien pour les catastrophes naturelles que les innombrables exactions humaines. Le "Problème du diable" pose problème aux théologiens, aux philosophes et au quidam de la vie de tous les jours. Cela questionne les fondations mêmes de la foi et de l'existence d'un Dieu bénévole et omnipotent qui régnerait sur un monde qui semble bien loin d'un idéal de Justice.

Comment la religion (surtout la Chrétienté) résout-elle cette contradiction du bien face au mal ? Comment tente-elle d'expliquer l'existence de la souffrance face à un Dieu "aimant, éternel, bienveillant" ?

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Le "Problème du mal" est un dilemme philosophique qui se pose la question suivante : comment l'existence du mal peut-elle coexister avec un Dieu omniscient, omnipotent et bon ? En bref, comment se peut-il qu'une telle déité laisse tant de souffrance et de cruauté prendre place sur terre ?

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Ce questionnement fait l'état d'une contradiction évidente : si Dieu est omniscient, il connaît le diable ; s'il est omnipotent, alors il peut le repousser ; et s'il est bon, alors, il devrait le combattre. De fait, le mal ne devrait pas exister. Pourtant, c'est indéniable, il est bel et bien présent.

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De nombreux théologiens ont présenté le "problème du mal" comme un débat religieux fondamental. Le problème principal est que les catastrophes naturelles, les maladies et la cruauté humaine sur Terre sont des indices allant dans le sens qu'un Dieu bénévole et omnipotent ne saurait exister.

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Le mal naturel se réfère aux souffrances dues à des choses non-humaines (tornades, séismes ou maladies). Au contraire du mal moral, qui se caractérise par la volonté humaine, le mal naturel soulève la question de pourquoi Dieu tolérerait tant de phénomènes dévastateurs dans le monde.

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Le mal moral est la conséquence des actions humaines (meurtre, vol ou oppression). Il est la conséquence directe de la volonté et de la responsabilité morale des individus, et soulève la question de pourquoi Dieu aurait-il façonné des individus capables du mal ?

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Les théologiens et philosophes ont apporté de nombreux arguments afin d'expliquer comment est-il possible que le mal et la souffrance puissent coexister aux côtés d'un Dieu omnipotent et aimant. Cela s'appelle la "théodicée".

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L'une des théodicées les plus répandues est la défense du libre arbitre, qui soutient que le mal résulte du fait que Dieu a doté les humains du libre arbitre. Celui-ci est perçu comme un bien précieux, même s'il permet l'existence du mal moral. Après tout, l'amour véritable exige la liberté de choix.

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La théodicée de la construction de l'âme propose que Dieu autorise l'existence du mal car il contribue à la croissance spirituelle. À travers la souffrance et les épreuves, les âmes humaines se fortifient et se développent, rendant ainsi le mal nécessaire à une finalité morale et spirituelle supérieure.

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Saint Augustin (354-430 ap. J.-C.) affirmait que le mal n'était pas une création en soi, mais plutôt l'absence de bien. Selon lui, Dieu avait créé un monde parfait, mais le mal y est entré à cause du mauvais usage du libre arbitre par l'homme. Cette théodicée détourne donc la responsabilité du mal de Dieu vers les humains.

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L'évêque grec Irénée (né en 130 ap. J.-C.) voyait le monde comme une création imparfaite où les humains progressaient vers une maturité morale et spirituelle. Le mal et la souffrance sont des étapes nécessaires dans cette croissance, permettant aux humains de choisir librement le bien et de se rapprocher de Dieu.

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L'omniscience de Dieu, c'est-à-dire sa connaissance totale de l'univers, du passé au futur, doit toujours être prise en compte. Si Dieu sait que le mal surviendra, certains avancent qu'il en est alors complice.

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L'omnipotence de Dieu est également une question centrale dans la théodicée. Si Dieu peut tout faire, pourquoi n'empêche-t-il pas le mal ? Certains soutiennent que certaines choses, comme le libre arbitre, sont incompatibles avec une intervention divine systématique, suggérant ainsi qu'il existe des limites au pouvoir de Dieu.

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Le problème du mal soulève aussi des questions sur la bonté de Dieu. Si Dieu est bon et aimant, pourquoi permet-il tant de souffrance ? Certaines théodicées soutiennent que nous ne pouvons pas pleinement comprendre les desseins de Dieu ou que la souffrance conduit à des biens plus grands que nous ne pouvons pas saisir.

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La défense du bien supérieur suggère que certains maux sont permis par Dieu car ils mènent à un bien supérieur. Par exemple, traverser des épreuves peut développer des vertus comme la compassion, la patience et le courage, qui n'apparaîtraient pas dans un monde sans souffrance.

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L'existence de la damnation éternelle, dans de nombreuses traditions religieuses, ajoute au problème du mal. Comment un Dieu juste et miséricordieux peut-il condamner des âmes à un tourment éternel ? Certaines théodicées présentent l'enfer comme une conséquence nécessaire du libre arbitre, tandis que d'autres remettent en question son existence même.

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Certains soutiennent que les êtres humains, avec leurs connaissances et leur compréhension limitées, ne peuvent pas saisir pleinement les raisons pour lesquelles Dieu permet le mal. Ainsi, l'humanité ne peut pas entièrement saisir le plan divin.

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Une autre théodicée affirme que le mal et la souffrance seront finalement vaincus dans l'au-delà. La justice divine se manifestera pleinement à la fin des temps, rendant ainsi la souffrance actuelle temporaire et rectifiable dans l'éternité.

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Le philosophe Gottfried Leibniz défendait que le monde dans lequel nous vivons est "le meilleur des mondes possibles". Dieu a choisi de créer un monde avec du mal parce qu'il permet l'existence des plus grands biens, comme le libre arbitre et le développement moral.

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Dans les philosophies orientales, le karma propose une explication différente de la souffrance. Selon la loi karmique, la souffrance découle des actions passées d'une personne, soit dans cette vie, soit dans des vies antérieures. Le mal est donc une conséquence de la cause et de l'effet moraux, et n'implique pas forcément une divinité.

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Certaines théodicées soulignent qu'il existe une différence entre la volonté active et la volonté passive de Dieu. Dieu veut activement le bien, mais permet passivement le mal, ce qui suggère que, bien que Dieu ne cause pas le mal, il le laisse se produire en tant que conséquence de la liberté humaine.

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Une autre question fréquemment soulevée dans le contexte du problème du mal est la suivante : si Dieu existe, pourquoi ne révèle-t-il pas plus clairement sa présence, surtout dans les moments de souffrance intense ? En se manifestant, il apporterait une preuve irréfutable de son existence, ce qui sauverait un plus grand nombre d'âmes de la damnation.

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Dans les traditions non théistes, comme le bouddhisme, le problème du mal est interprété différemment. La souffrance y est perçue comme un élément central de l'existence, causée par l'attachement, le désir et l'ignorance. L'accent est mis sur le dépassement de la souffrance par l'illumination personnelle plutôt que sur la responsabilité divine.

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Dans certaines traditions religieuses, la souffrance est interprétée comme une punition divine pour le péché. Cette vision justifie le mal comme une conséquence morale de la désobéissance à la volonté de Dieu. Toutefois, elle soulève des interrogations quant à la souffrance des innocents et à la possibilité que toute souffrance ne soit pas forcément liée au péché.

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L'Holocauste représente l'un des plus grands défis modernes pour la théodicée. L'ampleur de la souffrance et de la cruauté a conduit certains à se demander comment un Dieu bon et puissant pouvait permettre de telles atrocités, en particulier envers ceux qui le vénèrent.

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Le concept de mal gratuit désigne la souffrance qui ne semble avoir aucun objectif plus grand, comme la souffrance des enfants ou des animaux innocents. Ces exemples remettent en question l'idée que tout mal conduit à un bien supérieur ou est nécessaire au libre arbitre.

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Dans son roman "Les frères Karamazov", Fiodor Dostoïevski soutient qu'aucune justification ne peut expliquer la souffrance des enfants innocents. Il affirme que la souffrance humaine ne peut être réconciliée avec la bonté divine, quelle qu'en soit l'issue.

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La souffrance des animaux non humains, en particulier dans la nature, pose également un défi. Les animaux n'ayant pas de sens moral, leur souffrance ne peut pas être expliquée par le libre arbitre ou le développement moral. Cela soulève la question de savoir si Dieu se soucie vraiment de l'entièreté de la création.

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Le problème du mal est un argument central pour l'athéisme. Les athées estiment souvent que l'existence du mal est incompatible avec celle d'un Dieu omnipotent et bienveillant. Pour beaucoup, la persistance de souffrances injustes constitue une preuve que ce Dieu n'existe pas.

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En fin de compte, certains concluent que le problème du mal pourrait rester un mystère. Cette perspective n'invalide pas l'existence de Dieu, mais reconnaît que les êtres humains ne pourront peut-être jamais comprendre entièrement les raisons de la souffrance, laissant ainsi place à la foi et au doute.

Sources : (Stanford Encyclopedia of Philosophy) (Britannica) (Reasonable Faith) (Internet Encyclopedia of Philosophy)

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