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La vie quotidienne des femmes pendant la Seconde Guerre mondiale a été, sous bien des aspects, une expérience libératrice. Dans de nombreux pays, après l'appel aux armes et le départ des hommes pour le front, les femmes ont découvert de nouveaux emplois qui leur étaient auparavant fermés. Elles ont travaillé dans les usines, les fermes et d'autres secteurs où l'effort de guerre nécessitait une main-d'œuvre massive. Mais ce changement n'a pas été sans conséquences. De nouvelles règles ont encadré ce que les femmes pouvaient ou ne pouvaient pas faire, tant à la maison qu’au travail. Certaines de ces restrictions étaient dictées par la nécessité, d’autres reflétaient des préjugés profondément ancrés sur le rôle des femmes dans la société.
Quelles étaient ces lois qui régissaient leur vie durant la guerre ? Découvrez dans cette galerie les règles auxquelles les femmes devaient se soumettre à cette époque.
Avant même le début de la guerre en 1939, le régime nazi en Allemagne encourageait activement les femmes à se consacrer exclusivement aux rôles de mère et d’épouse, en les y incitant de manière officielle.
Les femmes étaient exclues de tous les postes à responsabilité et leur rôle se limitait à celui de ménagères traditionnelles et à l’éducation des enfants.
Les mères ayant donné naissance et élevé au moins quatre enfants se voyaient décerner une distinction honorifique : la Croix d'or des mères.
Les femmes allemandes étaient encouragées à adopter une tenue conservatrice, à entretenir leur forme physique et leur santé, et à épouser un homme aryen robuste, sain et d'ascendance pure.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les campagnes de propagande intérieure visant à contrer l'espionnage ennemi exhortaient les citoyens à ne pas divulguer d'informations pouvant profiter à l'adversaire. Bien que ces initiatives ne ciblaient pas exclusivement les femmes, elles étaient souvent les principales destinataires des messages.
De nombreuses femmes sur le front intérieur recevaient des lettres de leurs proches partis au combat. Bien que chaque correspondance soit minutieusement contrôlée, les autorités craignaient que certaines lettres ne révèlent des informations stratégiques à l’ennemi. De même, les réponses envoyées par ces femmes pouvaient involontairement contenir des détails sensibles susceptibles de tomber entre les mains des forces de l’Axe.
Les femmes étaient souvent perçues comme des vecteurs involontaires de renseignements sensibles, susceptibles d'être divulgués par le biais de simples commérages.
Les puissances de l'Axe ont mobilisé des femmes pour diffuser leur propagande, cherchant à saper le moral des troupes alliées. Parmi les voix anglophones les plus célèbres figurait Iva Toguri D'Aquino, mieux connue sous le nom de "Tokyo Rose".
Tokyo Rose était en réalité une Américaine qui résidait au Japon lorsque la guerre a éclaté. À travers ses émissions, elle se moquait souvent des troupes alliées, mettant en doute leur capacité à vaincre l'armée impériale japonaise, tout en insinuant si leurs épouses et petites amies restées à la maison leur restaient fidèles.
Une autre Américaine, Mildred Gillars, a été recrutée par l'Allemagne nazie pour diffuser de la propagande ennemie, à l'instar d'Iva Toguri D'Aquino.
Mildred Gillars, stationnée à Berlin, a été surnommée "Axis Sally" par les Alliés. Après sa capture à la fin de la guerre, elle est devenue la première femme condamnée pour trahison envers les États-Unis.
Maintenir le moral des troupes et leur confiance en la victoire était une priorité pour les Alliés. Aux États-Unis, les United Service Organizations (USO) ont créé un "chez-soi loin de chez soi" pour les GI, en organisant des activités et en offrant des installations sociales. Parmi les célébrités qui apportaient de la joie aux troupes, Marlene Dietrich, star d'Hollywood, faisait partie de celles qui égayaient les déploiements militaires.
Des personnalités célèbres et des talents moins connus ont pris part aux spectacles organisés tant à l'intérieur du pays qu'à l'étranger. Aux États-Unis, l'USO a mis en place des règles strictes pour limiter les interactions entre les femmes et les militaires, afin de préserver l'intégrité des événements.
Par exemple, les règles établies pour les hôtesses juniors de l'USO stipulaient : "Aucune jeune femme ne pourra quitter le club de service avant la fin de la danse". Une autre règle précisait : "À la fin de la danse, les jeunes filles devront partir accompagnées de leurs chaperons. Celles arrivées en voiture privée devront partir immédiatement après la danse".
L'USO reconnaissait l'importance des femmes pour le moral des troupes, car les soldats avaient besoin de leur compagnie. Cependant, l'organisation mettait également en garde les jeunes femmes contre les épouses et petites amies qu'ils laissaient derrière eux.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, dans de nombreux pays, les femmes ont été incitées à s'engager dans les branches féminines des forces armées ou à contribuer aux secteurs industriels et agricoles.
À l'exception des infirmières, les femmes n'étaient pas autorisées à aller sur le front. Cependant, elles ont joué un rôle essentiel dans l'effort de guerre en travaillant dans l'industrie, notamment dans les usines et les chantiers navals. Aux États-Unis, Rosie the Riveter est devenue une icône culturelle emblématique, représentant les femmes qui se sont mobilisées pour soutenir l'effort de guerre durant le conflit.
Cependant, elles ont dû surmonter des stéréotypes culturels profondément ancrés concernant le rôle des femmes dans le travail. Un autre défi majeur était de trouver des solutions de garde d'enfants appropriées pendant leurs heures de travail.
En Grande-Bretagne, les lois régissant les heures de travail des femmes en usine avaient été suspendues, et le travail de nuit leur était permis. Parallèlement, la Women's Land Army fournissait une main-d'œuvre agricole pour remplacer les nombreux travailleurs masculins partis à la guerre. Cependant, ses membres étaient étroitement surveillées, car on craignait que certaines d'entre elles s'écartent des règles après les heures de travail.
La mode féminine a été fortement impactée pendant la Seconde Guerre mondiale. Face à la pénurie de matériaux, les femmes ont trouvé des solutions créatives pour recréer l'apparence des élégants bas en nylon. Elles peignaient leurs jambes et traçaient parfois une couture au crayon pour imiter l'aspect des bas, ajoutant ainsi une touche d'authenticité.
En réalité, les femmes étaient incitées à abandonner les bas en soie ou en nylon, et cela pour une raison précise. Les bas en soie usagés étaient recyclés pour fabriquer des sacs à poudre pour la marine, tandis que les bas en nylon étaient fondus et réutilisés pour produire du fil destiné à la fabrication de parachutes.
Les jeunes femmes et filles consacraient une grande partie de leur temps à tricoter des bas de mer et des maillots pour les équipages des convois de guerre, souvent dans le cadre de camps organisés pendant les week-ends.
Même les femmes les plus soucieuses de la mode ont salué l’introduction des vêtements utilitaires. Lancé en Grande-Bretagne, ce programme assurait l'accès à des tissus, des vêtements et des chaussures, indépendamment du statut socio-économique des consommatrices.
Dans tous les pays en guerre, le rationnement alimentaire a été mis en place. En Grande-Bretagne, ce système a débuté en 1940, obligeant les femmes au foyer à faire face au défi de nourrir leur famille avec une quantité de nourriture bien inférieure à celle à laquelle elles étaient habituées.
Le beurre, le sucre, le bacon et le jambon étaient parmi les premiers produits soumis à des restrictions. À chaque achat, un coupon était détaché du carnet de rationnement.
Au pic du conflit, vers 1942, presque tous les produits alimentaires disponibles à la vente étaient rationnés. De longues files d'attente se formaient devant les magasins, et de nombreuses personnes repartaient souvent les mains vides.
En tant que ménagères, les femmes devaient faire preuve d'ingéniosité, en étant à la fois économes et créatives. Une gestion astucieuse du foyer était essentielle. Heureusement, les fruits et légumes frais étaient largement disponibles, ce qui rendait pratique de les cultiver soi-même ou de s'entendre avec un agriculteur ou un jardinier local.
Sources : (Imperial War Museum) (United Service Organizations) (The National WWII Museum) (Striking Women)
Voir aussi : Ruines et décombres : l'Allemagne après la Seconde Guerre mondiale
Les règles et restrictions qui s'appliquaient aux femmes pendant la Seconde Guerre mondiale
Dans quelle mesure les consignes concernant les femmes pendant la Seconde Guerre mondiale étaient-elles strictes ?
LIFESTYLE Histoire
La vie quotidienne des femmes pendant la Seconde Guerre mondiale a été, sous bien des aspects, une expérience libératrice. Dans de nombreux pays, après l'appel aux armes et le départ des hommes pour le front, les femmes ont découvert de nouveaux emplois qui leur étaient auparavant fermés. Elles ont travaillé dans les usines, les fermes et d'autres secteurs où l'effort de guerre nécessitait une main-d'œuvre massive. Mais ce changement n'a pas été sans conséquences. De nouvelles règles ont encadré ce que les femmes pouvaient ou ne pouvaient pas faire, tant à la maison qu’au travail. Certaines de ces restrictions étaient dictées par la nécessité, d’autres reflétaient des préjugés profondément ancrés sur le rôle des femmes dans la société.
Quelles étaient ces lois qui régissaient leur vie durant la guerre ? Découvrez dans cette galerie les règles auxquelles les femmes devaient se soumettre à cette époque.